Vladimir Poutine menace de cibler toute force occidentale déployée en Ukraine

Le président russe, Vladimir Poutine, a menacé vendredi les alliés de Kiev de cibler toute force occidentale déployée en Ukraine, au lendemain d’une réunion à Paris consacrée aux garanties de sécurité dans le cadre d’un hypothétique cessez-le-feu.

Réunis jeudi à Paris, vingt-six pays, majoritairement européens, ont annoncé leur engagement à soutenir militairement l’Ukraine « au sol, en mer et dans les airs ». Une avancée jugée « concrète » par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, alors que la guerre, entrée dans sa quatrième année, a déjà causé des dizaines, voire des centaines de milliers de morts.

« Le jour où le conflit s’arrête, les garanties de sécurité se déploient », a affirmé le président français Emmanuel Macron, évoquant les différentes issues possibles, qu’il s’agisse d’un « cessez-le-feu », d’un « armistice » ou d’un « traité de paix ». Le chef de l’État a insisté sur le fait qu’il ne s’agissait pas « de mener une guerre contre la Russie », mais bien de prévenir toute nouvelle agression future contre l’Ukraine. Aucune précision n’a toutefois été donnée sur la répartition des contributions pays par pays.

La réaction du Kremlin a été immédiate. « Les contingents militaires européens et américains ne peuvent absolument pas garantir la sécurité de l’Ukraine », a déclaré Dmitri Peskov, porte-parole de Vladimir Poutine, ajoutant que la Russie devait, elle aussi, bénéficier de garanties pour sa propre sécurité.

Plus explicite encore, le président russe a averti vendredi, lors du Forum économique de l’Est à Vladivostok, que toute force occidentale déployée en Ukraine constituerait une « cible légitime » pour l’armée russe. « Si des forces apparaissent sur place, surtout en pleine phase de combats, nous considérerons qu’elles sont des cibles légitimes », a prévenu Poutine, tout en appelant à « respecter pleinement » de futures garanties de sécurité si elles aboutissent à une paix durable.

Le rôle des États-Unis reste, quant à lui, incertain. Une visioconférence s’est tenue jeudi soir avec le président Donald Trump, en présence de son émissaire spécial Steve Witkoff, accueilli au palais de l’Élysée. Mais aucune annonce concrète n’a suivi. « Nous comptons sur le +backstop+ des États-Unis », a déclaré Zelensky, soulignant l’importance de l’appui américain dans le dispositif envisagé.

Depuis février, Paris et Londres pilotent une « coalition des volontaires » qui multiplie les réunions de haut niveau, réunissant chefs d’état-major, ministres et dirigeants. Contrairement aux accords de Minsk de 2014 et 2015, dépourvus de garanties de sécurité, l’objectif affiché est désormais de prévenir durablement toute reprise du conflit et d’ancrer l’Ukraine dans un cadre de protection internationale.