Les pays de l’Union européenne, ainsi que la Norvège et la Suisse, ont enregistré une baisse marquée des demandes d’asile au premier semestre 2025. Selon l’Agence européenne pour l’asile (EUAA), publiée lundi 8 septembre, les dossiers ont reculé de 23 % par rapport à la même période l’an dernier. Une diminution jugée « historique », qui ne s’explique que marginalement par les politiques migratoires menées sur le continent.
La principale raison réside dans un bouleversement géopolitique majeur : le renversement de Bachar el-Assad en décembre 2024. La fuite du dictateur syrien a entraîné une chute spectaculaire des demandes d’asile syriennes, qui ont été divisées par trois. Pendant plus d’une décennie, les Syriens représentaient pourtant la première nationalité demandeuse de protection internationale en Europe.
Ce basculement a également modifié la géographie de l’accueil au sein de l’Union. L’Allemagne, longtemps en tête, a cédé sa place à la France, désormais premier pays d’accueil des Syriens avec 78 000 dossiers déposés au cours du semestre, suivie par l’Espagne.
En revanche, une nouvelle tendance se dessine : les Vénézuéliens constituent désormais le premier groupe de demandeurs, avec environ 49 000 requêtes enregistrées. D’après les experts cités par l’EUAA, le durcissement des mesures anti-migrants aux États-Unis aurait incité de nombreux Vénézuéliens à tenter leur chance en Europe plutôt que de chercher refuge outre-Atlantique.
Le rapport insiste enfin sur un point sensible dans le débat européen : la baisse des demandes n’est « quasiment pas liée » aux récentes pressions politiques internes, notamment celles exercées par les partis d’extrême droite en faveur d’un durcissement des règles. La dynamique actuelle est avant tout la conséquence directe des bouleversements en Syrie et, dans une moindre mesure, de la reconfiguration des flux migratoires transatlantiques.