L’ancien président brésilien Jair Bolsonaro a été condamné jeudi 11 septembre à 27 ans et trois mois de prison par la Cour suprême, à l’issue de son procès pour tentative de coup d’État. Reconnu coupable par quatre voix contre une, l’ex-chef d’État (2019-2022), âgé de 70 ans, a été jugé à la tête d’une « organisation criminelle » visant à maintenir son pouvoir par des moyens autoritaires après sa défaite face à Luiz Inacio Lula da Silva lors de l’élection de 2022.
La défense de l’ex-président a immédiatement annoncé son intention de déposer des recours, dénonçant des peines « excessives et disproportionnées », y compris devant des instances internationales. Son fils aîné, Flavio Bolsonaro, a fustigé une « suprême persécution », alors que l’échéance présidentielle de 2026 se profile. Inéligible jusqu’en 2030, Jair Bolsonaro est assigné à résidence à Brasilia depuis début août et n’a pas assisté aux audiences, invoquant des raisons médicales.
La condamnation a provoqué une onde de choc diplomatique. Donald Trump, allié de Jair Bolsonaro, a estimé que cette décision rappelait « ce qu’ils ont essayé de faire » contre lui. Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a dénoncé une « chasse aux sorcières » orchestrée par la Cour suprême brésilienne, annonçant que Washington « répondrait en conséquence ». Dans la foulée, les États-Unis ont imposé une surtaxe de 50 % sur certaines exportations brésiliennes et sanctionné plusieurs magistrats. Brasilia a répliqué en affirmant qu’elle ne se laisserait pas « intimider » par ces « menaces ».
Sur le plan intérieur, le verdict illustre une polarisation extrême. À Brasilia, des citoyens ont célébré la décision en applaudissant dans les bars, tandis que des partisans de Bolsonaro manifestaient devant son domicile, dénonçant un procès « politique ». Jair Bolsonaro devient ainsi le quatrième ex-président brésilien condamné depuis le retour de la démocratie, rejoignant Fernando Collor de Mello, Michel Temer et Lula.