L’Union européenne a décidé vendredi de renouveler pour six mois les sanctions imposées à plus de 2 500 personnes et entités accusées de soutenir l’invasion de l’Ukraine et de porter atteinte à la souveraineté du pays. La liste noire comprend notamment le président Vladimir Poutine, son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, des généraux, des parlementaires, des oligarques, des chefs d’entreprise, ainsi que des responsables de l’enlèvement d’enfants ukrainiens dans les territoires occupés – un crime de guerre pour lequel le chef du Kremlin est recherché par la justice internationale.
La décision a été entérinée lors d’une réunion des ambassadeurs des Vingt-Sept à Bruxelles, à quelques jours de l’échéance légale du 15 septembre. Les discussions ont été marquées par l’opposition de la Hongrie et de la Slovaquie, qui réclamaient la suppression de plusieurs noms de la liste. Après plusieurs rounds de négociations, aucun retrait n’a été accordé, contrairement à un précédent compromis arraché par Budapest en début d’année.
La présidence danoise du Conseil avait proposé d’allonger la durée des sanctions à 12 mois, afin de limiter les blocages liés au droit de veto. Mais cette réforme a été rejetée, laissant en vigueur le cadre semestriel. Une tentative similaire, visant à protéger les 210 milliards d’euros d’actifs russes gelés, avait déjà échoué.
En parallèle, Bruxelles et Washington cherchent à coordonner leurs pressions sur Moscou. Tandis que la Maison Blanche plaide pour des tarifs douaniers punitifs visant la Chine et l’Inde, principaux acheteurs de pétrole russe, la Commission européenne prépare un 19e paquet de mesures, incluant des restrictions contre la « flotte fantôme » et les réseaux de contournement. L’UE a aussi réaffirmé son objectif d’éliminer progressivement les combustibles fossiles russes d’ici 2027.
« Nous continuerons d’étouffer l’argent destiné à la guerre de Poutine », a assuré la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas. Mais les Européens doutent de la détermination du président américain Donald Trump, qui, après l’incursion de drones russes en Pologne, a évoqué une possible « erreur », une interprétation vivement rejetée par Varsovie.