Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies tiendra une session extraordinaire, mardi 16 septembre, afin de débattre des frappes israéliennes menées à Doha, au Qatar, une semaine plus tôt, contre des responsables du Hamas palestinien. L’annonce a été faite lundi 15 septembre par l’ONU, dans un climat diplomatique déjà tendu au Moyen-Orient.
Selon un communiqué officiel, cette réunion exceptionnelle a été convoquée « en réponse à deux demandes officielles » déposées par le Pakistan, au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), et par le Koweït, au nom du Conseil de coopération des États arabes du Golfe (CCG). Le Conseil précisera qu’il discutera « de l’agression militaire récente menée par l’État d’Israël contre l’État du Qatar le 9 septembre ». Ce sera le dixième « débat urgent » organisé par l’organe onusien depuis sa création en 2006.
L’attaque israélienne avait visé un complexe résidentiel de la capitale qatarie, frappant directement le territoire d’un État considéré comme un médiateur clé dans les négociations de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. Cinq membres du mouvement islamiste palestinien ont été tués, ainsi qu’un agent des forces de sécurité qataries. Toutefois, selon le Hamas, les hauts responsables visés par l’opération ont survécu.
Cette incursion militaire a déclenché une vague de condamnations dans le monde arabe. Les monarchies du Golfe, partenaires stratégiques des États-Unis mais aussi protectrices du Qatar, ont dénoncé une « violation grave du droit international ». Plusieurs chancelleries occidentales se sont pour l’instant gardées de réagir, redoutant d’aggraver les tensions régionales.
Le Qatar, qui accueille régulièrement des pourparlers entre Israël, le Hamas et les médiateurs internationaux, voit ainsi son rôle fragilisé. Israël a pris le risque d’élargir un conflit déjà explosif à de nouveaux acteurs régionaux. La réunion du Conseil des droits de l’homme mardi pourrait donc non seulement déboucher sur une condamnation d’Israël, mais aussi relancer les débats sur la protection de la souveraineté des États et la responsabilité des grandes puissances dans la recherche d’une désescalade.