L’Italie a connu, lundi, une journée de mobilisation nationale sur fond de manifestations d’une ampleur notable en faveur de la reconnaissance de l’Etat de Palestine et contre le génocide israélien à Gaza.
À l’appel de plusieurs syndicats, des dizaines de milliers de manifestants ont défilé dans tout le pays, « pour dénoncer le génocide à Gaza », paralysant partiellement les transports et certains ports ainsi que la non reconnaissance de l’Etat de Palestine par l’Italie à l’instar de la France, la Grande Bretagne et d’autres pays à l’occasion de lors de la 80e Assemblée générale de l’ONU à New-York.
Cette mobilisation, émaillée de heurts violents entre manifestations et forces de l’ordre à Milan, contraste avec la position prudente du gouvernement de Giorgia Meloni qui a confirmé que l’Italie ne se joindrait pas « pour le moment » à l’initiative de la France et d’autres pays de reconnaître l’État palestinien à l’ONU.
Du Nord au Sud de la péninsule, les cortèges ont rassemblé une foule importante de protestataires déchainés. À Rome, plus de 20.000 personnes, selon la préfecture, se sont rassemblées devant la gare Roma-Termini, brandissant des drapeaux palestiniens et scandant des slogans pour la reconnaissance de l’Etat de Palestine.
Ces manifestations ont fortement impacté le cours de la vie en Italie où : services de bus et métro perturbés dans la capitale Rome, quais bloqués par les dockers à Gênes et Livourne, et autoroute momentanément obstruée à Bologne, où la police a fait usage de canons à eau pour disperser les manifestants.
Le point de tension majeur fut Milan. Près de la gare centrale de la capitale économique de la botte, des heurts ont opposé des manifestants aux forces de l’ordre. Ces derniers ont lancé des projectiles avant d’être repoussés par des gaz lacrymogènes après une brève intrusion dans la gare.
Cette pression de la rue place le gouvernement Meloni dans une position délicate. Idéologiquement proche de l’administration américaine, l’exécutif italien, bien que « préoccupé » par l’offensive génocidaire israélienne, reste réticent à toute sanction européenne contre l’Etat sioniste et diffère la reconnaissance de l’Etat de Palestine.
Cette frilosité de l’exécutif italien est en décalage avec l’opinion. Un sondage récent indique que 63,8 % des Italiens jugent la situation humanitaire à Gaza « extrêmement grave ».
La journée de protestation devait se conclure à Rome, par une veillée de prières d’associations catholiques, soulignant la dimension profondément ancrée de la solidarité en Italie.