Ouverture à Londres, du procès de Renault, Peugeot-Citroën, Mercedes et de deux autres groupes impliqués dans le scandale du Dieselgate

Cinq géants de l’automobile – Renault, Peugeot-Citroën, Mercedes, Nissan et Ford – comparaissent depuis ce lundi devant la Haute Cour de Londres dans le cadre du procès historique du « Dieselgate ». 

Ces constructeurs sont accusés d’avoir équipé leurs véhicules diesel de dispositifs permettant de fausser les résultats des tests d’émissions d’oxydes d’azote (NOx), tout en vantant publiquement leurs qualités écologiques. Toutes les firmes mises en cause contestent fermement ces allégations.

Ce procès civil, qui s’annonce comme l’un des plus importants dans l’histoire automobile britannique, doit durer trois mois. Il représente l’aboutissement judiciaire d’un scandale mondial qui a éclaté en 2014, révélant des pratiques industrielles systématiques visant à contourner les normes antipollution. Selon les plaignants, certaines voitures contrôlées en 4 émettaient jusqu’à vingt-deux fois plus de particules que les seuils réglementaires autorisés.

La procédure se déroulera en deux phases : la Cour déterminera d’abord la responsabilité des constructeurs, avant d’examiner, à partir d’octobre 2026, le montant des éventuelles indemnités. L’enjeu est considérable, car une décution défavorable aux industriels créerait une jurisprudence applicable à d’autres groupes poursuivis parallèlement au Royaume-Uni, comme Volkswagen, BMW ou Toyota. Au total, 1,6 million de conducteurs britanniques réclament compensation.

Interrogés, les accusés maintiennent leur ligne de défense. Ford et Mercedes qualifient les accusations d’« allégations sans fondement », tandis que Renault et Stellantis (maison-mère de Peugeot et Citroën) affirment que tous leurs véhicules étaient « conformes » à la réglementation en vigueur. Nissan, pour sa part, n’a émis aucun commentaire.

Ce procès londonien rappelle l’onde de choc juridique et financière déclenchée par le Dieselgate. Volkswagen, reconnu coupable en 2020 d’avoir commercialisé plus de 11 millions de véhicules équipés de « logiciels truqueurs », a déjà dépensé plus de 30 milliards d’euros en amendes et dédommagements à l’échelle mondiale. L’issue du procès actuel pourrait, à son tour, coûter plusieurs milliards de livres aux constructeurs concernés.