Israël s’apprête à rouvrir le point de passage de Rafah pour l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza

Selon des informations de la radio publique israélienne KAN, Israël s’apprêterait à autoriser ce mercredi la réouverture du point de passage de Rafah entre l’Égypte et la bande de Gaza. Cette décision vise à faciliter l’entrée de centaines de camions d’aide humanitaire dans le territoire palestinien dévasté, alors que les humanitaires alertent sur une catastrophe sanitaire et alimentaire sans précédent.

Cette mesure, non confirmée officiellement par les autorités israéliennes dans la matinée, intervient dans un contexte de fortes tensions. Elle fait suite à la restitution partielle par le Hamas de dépouilles d’otages, un élément clé de l’accord de cessez-le-feu parrainé par le président américain Donald Trump. Bien que l’accord, entré en vigueur le 10 octobre, stipulait la remise de tous les otages dans un délai de 72 heures, le Hamas n’a transmis que huit dépouilles sur les vingt-huit retenues à Gaza, retardant le processus et suscitant la colère israélienne.

La situation humanitaire reste dramatique. Fin août, les Nations unies ont déclaré l’état de famine dans plusieurs zones de l’enclave, une qualification contestée par Israël. Ces derniers jours, toutefois, Tsahal a permis l’entrée limitée de gaz de cuisine – une première depuis mars – ainsi que de tentes, de denrées alimentaires et de médicaments, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU.

La radio KAN a précisé que 600 camions d’aide, coordonnés par l’ONU, des organisations agréées et des pays donateurs, devraient transiter via Rafah dans la journée. Une ouverture qui répond aux appels répétés des humanitaires, mais que le ministre israélien d’extrême-droite Itamar Ben-Gvir a vivement condamnée mardi, appelant à suspendre totalement l’aide tant que le Hamas n’aurait pas restitué l’ensemble des dépouilles.

La question des otages morts représente un enjeu diplomatique crucial. Le président Trump a exhorté le Hamas à achever leur restitution, condition selon lui indispensable pour enclencher la phase suivante de son plan de paix, qui prévoit le désarmement du mouvement islamiste et son exclusion de toute gouvernance à Gaza. « Washington désarmera le Hamas s’il ne le fait pas lui-même », a-t-il prévenu.

Du côté israélien, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réaffirmé mardi sur CBS que l’objectif restait « la démilitarisation et le désarmement » du Hamas. Pourtant, sur le terrain, l’organisation a renforcé son emprise dans les ruines de Gaza. Selon des témoignages et sources sécuritaires, ses « forces dissuasives » mènent une campagne de répression, exécutant des « collaborateurs » présumés et affrontant des groupes armés rivaux.