L’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) a donné le coup d’envoi de l’exercice «Dacian Fall 2025 » en Roumanie et en Bulgarie, dans un contexte stratégique dominé par la guerre en Ukraine et par la nécessité de consolider la défense du flanc oriental de l’Alliance nord-atlantique.
Cet entraînement interallié, organisé sous l’autorité du quartier général multinational de division Sud-Est basé à Bucarest, vise à renforcer la cohésion opérationnelle entre les États membres.
Du 20 octobre au 13 novembre, une brigade multinationale spécialement constituée par des unités françaises, belges, luxembourgeoises et espagnoles, multiplie tirs réels, franchissements et manœuvres avec les forces roumaines, l’objectif étant de valider la capacité de l’armée française à monter en puissance et à se déployer rapidement en cas de crise.
Depuis 2022, Paris maintient en Roumanie près de 1.500 militaires au sein d’un bataillon avancé, appelé à atteindre 5.000 hommes si la situation l’exige.
«Nous devons démontrer notre capacité à nous intégrer pleinement dans une division otanienne, sur les procédures comme dans la chaîne de commandement », explique le général Maxime Do Tran, à la tête de la 7e brigade blindée. Cet entraînement doit aussi envoyer un signal clair de cohésion au sein de l’Alliance.
À Alba Iulia, le capitaine Patrice se félicite de pouvoir déployer des moyens lourds «rapidement et loin du territoire national». Plus loin, des sapeurs français pratiquent le bréchage : destruction d’obstacles à l’aide de charges explosives, appuyés par des drones d’observation.
« Le franchissement est un savoir-faire complexe, que certains ont payé très cher », rappelle le colonel Jérôme Pâris, évoquant l’échec russe sur la Donets en 2022.
Pour le général roumain Dorin Toma, l’interopérabilité entre alliés a fait un bond spectaculaire en deux ans, ajoutant que le défi sera maintenant de maintenir ce niveau, alors que les États-Unis annoncent une baisse de présence militaire dans la région. « Militairement, rien ne change. Politiquement, c’est plus délicat », reconnaît-il.

