Le président français, Emmanuel Macron a reçu lundi à l’Élysée, l’écrivain franco-algérien, Boualem Sansal, libéré la semaine dernière par les autorités algériennes, après avoir passé un an en détention en Algérie.
Cette rencontre, annoncée par la présidence de la République, marque l’épilogue d’un dossier diplomatique sensible, suivi de près par Paris et Berlin.
Dans un communiqué, le chef de l’État français a salué «la dignité, la force morale et le courage» de l’auteur franco-algérien âgé de 80 ans et souffrant d’un cancer, soulignant que sa libération avait été obtenue « par une méthode faite de respect, de calme et d’exigence ».
Le président a également tenu à remercier son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier, dont l’implication a été déterminante dans l’issue positive de cette affaire qui a compliqué un peu plus, les rapports diplomatiques entre Paris et Alger.
Boualem Sansal, figure littéraire majeure et régulièrement critique à l’égard du pouvoir algérien, avait été gracié le 12 novembre par le président Abdelmadjid Tebboune, à la suite d’une démarche des autorités allemandes.
Condamné pour certaines prises de position publiques en affirmant notamment que des territoires à l’Est du Royaume du Maroc ont été rattachés à «l’Algérie française», il avait été incarcéré pendant un an avant de pouvoir regagner la France immédiatement après sa libération. Son cas avait suscité une mobilisation d’intellectuels et de défenseurs de la liberté d’expression des deux côtés de la Méditerranée.
L’Élysée a par ailleurs profité de cette rencontre pour rappeler son engagement en faveur d’une autre figure française détenue en Algérie : le journaliste Christophe Gleizes, condamné à sept ans de prison.
Paris dit « souhaiter ardemment » sa libération et assure « y travailler » activement, laissant entendre que d’autres démarches diplomatiques sont en cours.
La libération de Boualem Sansal a également provoqué une réaction immédiate dans les milieux littéraires algériens. L’écrivain Kamel Daoud a salué la décision, évoquant un « soulagement » et un pas positif pour la liberté d’expression.
Cette séquence marque un moment de détente fragile mais notable dans les relations franco-algériennes, régulièrement secouées par des tensions politiques et mémorielles.

