La Lituanie a annoncé un ambitieux programme d’extension de ses infrastructures d’entraînement militaire, une initiative destinée à renforcer ses capacités de défense et à anticiper l’arrivée d’un nombre croissant de troupes alliées sur son territoire. Cette décision s’inscrit dans un contexte de tensions sécuritaires accrues sur le flanc oriental de l’OTAN.
Selon un reportage de la télévision publique LRT, les autorités lituaniennes prévoient la création d’un nouveau terrain d’entraînement militaire de dimension équivalente à celle d’une brigade à Kapčiamiestis, dans le sud du pays, à proximité des frontières polonaise et biélorusse. Parallèlement, la superficie du site d’entraînement existant près de Tauragė, dans l’Ouest de la Lituanie, sera doublée grâce à son extension vers un district voisin.
Ces projets ont été validés par le Conseil national de défense de la Lituanie. Deividas Matulionis, Conseiller à la sécurité nationale du président Gitanas Nausėda, a souligné que le choix de Kapčiamiestis répondait à des impératifs stratégiques majeurs. La zone se situe en effet dans le corridor de Suwałki, un étroit passage terrestre reliant les États baltes au reste de l’Alliance atlantique.
Considéré comme un point névralgique par la Lituanie, la Pologne et l’OTAN, le corridor de Suwałki fait l’objet d’une vigilance particulière en raison de sa vulnérabilité potentielle en cas de crise. Sa défense est jugée essentielle pour garantir la continuité territoriale entre les pays baltes et leurs alliés occidentaux.
L’extension des infrastructures militaires accompagne une modernisation plus large des forces armées lituaniennes. Le pays a récemment augmenté le nombre de conscrits et de réservistes, tout en investissant dans de nouveaux équipements militaires afin d’améliorer sa capacité de dissuasion.
Ces efforts prennent une dimension supplémentaire avec l’engagement de l’Allemagne à déployer, d’ici 2027, une brigade de plusieurs milliers de soldats en Lituanie. Cette présence renforcée devrait accentuer les besoins en vastes zones d’entraînement, confirmant la volonté de Vilnius de se positionner comme un pilier clé de la défense collective de l’OTAN en Europe orientale.