Au vu des difficultés financières auxquelles doit faire face l’état marocain, une baisse de son train de vie parait presque inéluctable. En effet, la hausse de la masse salariale de la fonction publique, les revendications sociales, la subvention des produits alimentaires, l’augmentation des prix des matières premières, ou encore la crise des marchés financiers, constituent autant de facteurs qui obligent le gouvernement marocain à adopter un plan d’austérité pour remédier à l’accroissement de l’endettement public. Dans le cas contraire, le déficit pourrait atteindre jusqu’à 7.5% en 2012.
Salaheddine Mezouar doit faire face à un challenge : faire passer le déficit budgétaire de 5.7% à 3% et ramener la dette publique à 50% du PIB.
Si l’idée d’adopter un plan d’austérité est là, les contours restent encore à définir. Cela dit, certaines mesures sont d’ores et déjà en vue. Il s’agit notamment de l’élargissement de l’assiette fiscale et de l’amélioration de l’administration des impôts.
La mesure la plus importante concerne la rationalisation des dépenses à travers la mise en œuvre de certaines réformes dans les subventions et dans la fonction publique. Il sera question, entre autres, de revoir les subventions accordées aux produits pétroliers de manière à limiter les répercussions des variations des prix des matières premières sur les finances publiques. Pour ce qui est de la fonction publique, une fixation à hauteur de 10% de la masse salariale est prévue à terme.
Le recours au privé pour la mise en place de projets d’infrastructures publics figure également parmi la liste des priorités. L’idée étant de pouvoir dégager des économies et de mieux centrer l’action de l’état sur des secteurs prioritaires que sont la santé et l’éducation.
Côté croissance, il n’ya pas encore de consensus sur les prévisions. En effet, à l’heure où le ministère des finances s’attend à un taux de croissance en 2012 qui varie entre 4.7% et 5.2% du PIB, le Haut Commissariat au Plan, l’estime à 4.5%. Le centre Marocain de conjoncture complique davantage la donne en l’estimant à 4.1%. A noter que l’optimisme dont a fait preuve le ministère des finances dans l’élaboration de ces prévisions est principalement motivé par la croissance de 5% à 5.5% que devrait connaitre les recettes générées par le tourisme, les IDE et les transferts des MRE. Les mois à venir devraient confirmer ou infirmer cela.