Driss Jettou tire la sonnette d’alarme sur les dérapages dans plusieurs entreprises et établissements publics (EPP), où les problèmes de gouvernance sont un facteur de fragilité inquiétant, estime la Cour des comptes.
Endettement, forte dépendance au budget de l’État, failles dans les systèmes de gouvernance, autant de carences qui plombent le résultats d’importants EPP. A leur tête des établissements stratégiques pour le service public. C’est le cas de l’Office National de l’Electricité et de l’Eau potable, l’ONCF, la Royal air Maroc, Al Omrane… tous croulent sous des dettes cumulées quasi insurmontables.
Il en résulte une situation de forte dépendance de ce secteur au budget de l’État. Seuls quelques établissements arrivent à tirer leur épingle du jeu, à l’image des Groupes OCP, CDG et IAM.
Ainsi, «durant la période 2010-2014, la comparaison des transferts réciproques entre l’Etat et les EEP fait ressortir une balance structurellement défavorable à l’Etat d’une moyenne annuelle de 21,2 MMDH», explique la Cour des comptes, dont les équipes ont mené une longue évaluation du système de gestion des EEP.
«Concernant les transferts des EEP vers le Trésor, ils proviennent d’un nombre réduit d’organismes. Les dividendes et parts de bénéfices remontés proviennent pour l’essentiel du Groupe OCP, Groupe CDG et IAM», précise le rapport.
Estimant que l’encadrement des EPP par les ministères compétents a montré ses limites, la Cour des comptes suggère que cette mission soit confiée au ministère des Finances à travers la mise en place de structures de veille et de pilotage dédiées aux EEP.