Le discours royal prononcé à l’occasion de l’anniversaire de la révolution du roi et du peuple a été l’occasion pour le souverain d’adresser des messages clairs aux politiques. Qu’il s’agisse de la lutte contre l’usage de l’argent et l’achat des voix, de l’accréditation des parties ou encore de l’émergence d’une nouvelle élite.
L’ensemble des points abordés par Mohamed VI ont été perçus par certains comme un véritable cahier des charges pour les prochaines élections. « Le véritable pari qu’il nous faut gagner dans la phase politique actuelle ne consiste pas à considérer les prochaines élections comme une simple compétition, certes légitime, entre partis pour remporter le plus grands nombre de sièges. C’est plutôt l’occasion de hisser cette compétition au niveau d’un combat national qualificatif autour de la sélection des meilleurs programmes et du choix des élites qualifiées », s’est exprimé le souverain. Ce message a le mérite d’être clair et de recadrer les choses pour des partis probablement tentés d’arriver en tête des élections pour décrocher le poste de chef de gouvernement.
Pour Mohamed VI, le véritable enjeu est de rétablir un climat de confiance au sein du processus électoral. Les partis doivent adopter des positions claires de manière à rendre crédibles les élections et à couper court aux a priori qui y sont normalement liés. Il incombe à chacun de prendre ses responsabilités. En particulier le gouvernement et la justice qui doivent selon le souverain, s’opposer avec fermeté à toutes les irrégularités et lutter contre l’usage de l’argent et l’achat des voix. Il en va de même pour l’instrumentalisation de la religion et des sacralités dans les batailles électorales.
Le rôle des partis dans la crédibilisation des élections est également décisif. Ces derniers devront s’activer davantage dans l’élaboration de programmes électoraux qui soient à la hauteur des attentes des citoyens. A cet effet la question du choix des candidats est centrale. Les partis sont tenus de choisir des candidats qualifiés capables d’endosser des postes à responsabilité aussi bien au niveau du législatif que de l’exécutif, au sein de la majorité ou de l’opposition.
A cet effet, le souverain invite les différentes formations politiques à s’ouvrir aux jeunes et aux femmes. L’idée étant d’apporter du sang neuf à la vie politique et de permettre l’émergence d’une nouvelle élite.
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