Lakhdar Ibrahimi, l’ancien chef de la diplomatie algérienne, a déploré « l’état des relations entre le Maroc et l’Algérie » et appelé les deux pays à « établir des relations fondées sur les échanges économiques », en laissant de côté les causes « qui retardent la construction d’un Maghreb arabe qui n’existe pas ».
« Il est impossible de parler du grand Maghreb tant que les frontières qui séparent les deux états frères demeurent fermées », a affirmé l’ancien envoyé spécial de l’ONU lors d’une conférence sur les relations internationales, animée dimanche à l’Académie de police algérienne de Châteauneuf.
Lakhdar Ibrahimi a exprimé sa « douleur devant cette situation qui n’a pas de raison d’être », et rappelé qu’il « déplorait cette situation depuis les années 1990 ».
L’heure est venue que les deux pays laissent de côté le problème du Sahara « afin de construire une économie commune basée sur les échanges », estime Lakhdar Ibrahimi, démentant indirectement les déclarations des dirigeants algériens qui prétendent que la réouverture des frontières n’est pas liée au conflit sur le Sahara.