C’est ce lundi que la Chambre criminelle près l’annexe de la Cour d’appel de Salé reprend le procès des 24 partisans du Polisario poursuivis pour le meurtre et la profanation des corps de 11 victimes lors des événements tragiques de Gdim Izik de novembre 2010.
Le procès s’était ouvert le 26 décembre dernier, près de quatre ans après un premier verdict prononcé par le tribunal militaire de Rabat. En février 2013, le tribunal militaire avait condamné les accusés à des peines variant entre la perpétuité et 20 ans de prison ferme. Toutefois, la Cour de cassation avait invalidé, en juillet 2016, le jugement du Tribunal militaire, ouvrant la voie à un nouveau procès devant une juridiction civile.
Plusieurs avocats étrangers qui prennent part au procès de Salé, avaient estimé que le renvoi de l’affaire devant une juridiction de droit commun constituait en lui-même la garantie d’un procès équitable qui respecte les droits de la défense, des parties civiles, la présomption d’innocence et le débat contradictoire.
Me Sofie Michez, avocate au barreau de Bruxelles avait relevé, lors de la première audience du 26 décembre, que dans la salle d’audience «on a vu des prévenus bénéficier d’une liberté qui n’existe nulle part ailleurs, sachant qu’ils sont poursuivis pour des délits d’une extrême gravité ».
Les incidents de Gdim Izik, remontent aux mois de novembre 2010 lors du démantèlement d’un camp de fortune, monté près de la ville de Laayoune, en soutien à des revendications sociales. Des partisans du Polisario, le Front séparatiste soutenu par l’Algérie, ont sauté sur l’occasion.
Il se sont alors attaqués à l’aide d’armes blanches à des éléments des forces de l’ordre sans armes. Le bilan a été atroce: 11 éléments tués, parmi lesquels un membre de la Protection civile. Certains ont été égorgés et les corps mutilés.
Contrairement au procès devant le Tribunal militaire, les familles des victimes se sont désormais constituées en partie civile et demandent que justice soit faite.