Les « excès » qui marquent le débat actuel autour du contenu d’un manuel d’éducation islamique portant sur « foi et philosophie » a donné une « connotation négative » à ce débat qui, en lui-même, est un débat « positif », a affirmé Omar Azziman, le président du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, pour qui « la place de la philosophie dans l’enseignement marocain est irréversible ».
« Que des enseignants de la philosophie s’inquiètent du sort réservé à cette matière et se montrent jaloux de leur discipline est tout à fait légitime et positif », a insisté Omar Azziman, appelant à « garder la juste mesure des choses ».
« Nous sommes fiers d’avoir réintroduit l’enseignement de la philosophie après une longue absence et nous œuvrons aujourd’hui à le consolider, le fortifier et le développer, ce qui aura sûrement un impact très positif sur la formation de l’esprit des générations qui bénéficient de cet enseignement », a insisté le président du CSEFRS.
La « place de la philosophie dans l’enseignement marocain est irréversible. Nous devons tous travailler pour que cet enseignement soit consolidé, fortifié et développé », a poursuivi Omar Azziman.
Depuis l’intronisation du Roi Mohammed VI, cette discipline a été réintroduite et consolidée comme une composante importante de l’enseignement au Maroc, eu égard à son rôle dans l’apprentissage de la réflexion et dans la formation de l’esprit, notant que ce processus s’inscrit dans le cadre de l’ouverture et de la libéralisation politiques enclenchées sous l’impulsion du souverain.
Le but, affirme Omar Azziman, est de former des élèves et des étudiants disposant de « capacités de réflexion, de la culture, du recul et de l’esprit critique nécessaires pour être utiles à leur pays et à eux-mêmes ».
Dans ce sillage, le président du CSEFRS a précisé que la révision des manuels scolaires a concerné 29 manuels de l’éducation islamique, alors que le débat a porté sur un seul et unique manuel, et plus précisément sur une citation présentée, dans le module « foi et philosophie », comme une illustration considérée par les auteurs du manuel comme radicale et hostile à la philosophie.
« Au lieu de la prendre comme parole d’évangile, les enseignants de philosophie sont appelés à soumettre cette opinion à la discussion », parce que, explique Omar Azziman, le plus important est de faire apprendre aux élèves « à réfléchir, à discuter les idées des autres et à se faire leur propre opinion ».
La commission compétente au sein du Conseil va essayer d’élaborer une feuille de route pour la révision des manuels scolaires afin d’éviter la reproduction de ces polémiques, a relevé, à cet égard, Omar Azziman, appelant à faire preuve de « sérénité » et à « ne pas dramatiser les débats ».