Dans un discours historique prononcé mardi à Addis-Abeba, devant le Sommet de l’UA au lendemain du retour du Maroc à l’organisation panafricaine, le roi Mohammed VI a indiqué que le Maroc ne rentrait pas dans l’Union Africaine « par la petite, mais par la grande porte. L’accueil chaleureux que nos frères africains nous réservent aujourd’hui en témoigne ».
L’action du Maroc en Afrique ne sera pas destinée « à diviser, comme certains voudraient l’insinuer », a jouté le souverain précisant que son action « concourra, au contraire, à fédérer et à aller de l’avant ».
Le soutien franc et massif que le Maroc a recueilli témoigne de la vigueur des liens qui nous unissent. « Une famille que nous n’avions pas véritablement quittée ! », a insisté le souverain. Ceci est illustré par les relations bilatérales fortes qui ont été développées de manière significative.
« Notre action s’est particulièrement attachée à la question de la formation qui est au cœur de notre coopération avec les pays frères. Ainsi, des ressortissants africains ont pu poursuivre leur formation supérieure au Maroc, grâce aux milliers de bourses qui leur ont été accordées ».
L’engagement du Maroc en Afrique s’est également illustré par les dizaines de visites du souverain dans plus d’une vingtaine de pays africains au cours des dernières années. Des déplacements marqués du sceau de l’enracinement d’un partenariat solidaire sud-sud dans le Continent. « Des projets stratégiques d’envergure ont été mis en place lors de Mes visites dans ces pays », a ajouté le roi, citant le projet de Gazoduc Africain Atlantique devant relier le Nigeria au Maroc, en passant pas une dizaine de pays d’Afrique de l’Ouest.
D’autre part, des Unités de production de fertilisants ont été mises en place avec l’Ethiopie et le Nigeria. Des projets visant à améliorer la productivité agricole et à favoriser la sécurité alimentaire et le développement rural, et dont les bénéfices s’étendront à l’ensemble du continent. « Ma vision de la coopération Sud – Sud est claire et constante : Mon pays partage ce qu’il a, sans ostentation », a insisté le roi.
L’action solidaire du Maroc est aussi illustrée par les deux opérations de régularisation des migrants sans-papiers, qui sont en grande majorité issus de pays d’Afrique subsaharienne. La deuxième opération est en cours, alors que la première a permis l’intégration au Maroc de quelque 25.000 migrants en 2014.
Par ailleurs, a souligné le souverain, le Maroc a toujours considéré qu’il faut d’abord puiser sa force, dans l’intégration de sa sous-région maghrébine. « Or, force est de constater que la flamme de l’UMA s’est éteinte, parce que la foi dans un intérêt commun a disparu ! L’élan mobilisateur de l’idéal maghrébin, promu par les générations pionnières des années 50, se trouve trahi ».
« Aujourd’hui, nous constatons avec regret que l’UMA est la région la moins intégrée du continent africain, sinon de toute la planète », a souligné le roi, insistant sur le fait que « contrairement à ce que l’on dit, le Maroc ne cherche pas à prendre le leadership de l’Afrique, mais plutôt à donner ce leadership à l’Afrique ».