Budget Maroc : la majorité s’emmêle dans les calculs électoralistes

Le projet de budget « avorté » de 2012 n’en finit pas de faire parler de lui. Des sources de la majorité laissent entendre qu’après avoir retiré précipitamment le projet du bureau du Parlement, le Gouvernement s’oriente vers la présentation d’un projet de transition.

Vendredi 23 septembre déjà, les membres du comité mis en place dans la hâte par le Gouvernement El Fassi, ne sont pas parvenus à s’entendre sur une solution. Composé de représentants des cinq partis de la majorité, le comité devrait se réunir de nouveau lundi 26 septembre. Sa mission est d’autant plus délicate qu’elle est double : D’une part, essayer d’effacer la bourde d’avoir retiré le projet quelques heures seulement après son dépôt au Parlement, qui plus est réuni en session extraordinaire. Et, d’autre part, trouver une formule acceptable sur le projet de budget 2012. Ceci, en gardant bien à l’esprit que les élections, c’est le 25 novembre. Et c’est là où le bât blesse.

A moins de deux mois des législatives sous la nouvelle Constitution, les diverses composantes de la majorité (PI, RNI, USFP, MP et PPS) ne sont pas sur la même longueur d’ondes, loin s’en faut. A côté des divergences sur l’opportunité d’adopter un budget difficile par un Parlement et un gouvernement en fin de mandat, les alliés de la majorité se sont emmêlés dans des calculs politiciens et électoralistes qu’ils n’arrivent pas à surmonter. Déjà que le ministre des finances Salaheddine Mezouar, par ailleurs président du parti centriste libéral, le RNI, a trouvé les plus grandes difficultés à rallier les autres composantes de la majorité à son projet de budget initial. Des sources proches de la majorité laissent entendre que le retrait du projet de budget du Parlement est un coup de l’Istiqlal contre Mezouar. La copie initiale du projet n’aurait pas comporté de données sur le Fonds de solidarité nationale nouvellement créé.

Le projet n’aurait pas comporté d’indications sur les ressources de ce Fonds, qui devraient provenir de prélèvements sur les télécoms, les banques et les établissements d’assurances. Quoi qu’il en soit, les dernières semaines de la majorité gouvernementale sont loin d’être un long fleuve tranquille.