Le Polisario et l’Algérie ne reculent plus devant rien pour se refaire une réputation, ternie par la terrible mésaventure libyenne aux côtés du dictateur déchu, Mouammar Kadhafi. Mais de là à profiter d’un banal accès d’hooliganisme dans un match de football pour semer mort et désolation, il n’y a qu’un pas qu’ils n’ont pas hésité à franchir.
Le bilan du match de première division amateurs entre le club local du Mouloudia Dakhla et le Chabab Mohammadia est lourd. Huit morts, dont deux éléments des forces de l’ordre, et des dizaines de blessés. C’est trop pour de simples incidents qui ont commencé par des jets de pierres avant de dégénérer en affrontements de rue. Le hooliganisme dans le football est un phénomène qui est malheureusement devenu familier de nos fins de matchs.
Les derniers exemples à Casablanca, à Marrakech et ailleurs, en sont la preuve navrante. Des bus sont incendiés, des spectateurs blessés, on déplore parfois même la mort d’un supporter. Mais aussi attristantes qu’elles soient, de telles violences ne dépassent souvent pas le stade d’incidents vite circonscrits. Ce qui s’est passé dans la ville de Dakhla dimanche et lundi appartient à un tout autre registre. C’est celui de l’instrumentalisation.
Profitant de la confusion, des hommes cagoulés circulant à bord de voitures tout-terrain ont semé le désarroi. Leur rodéo urbain a duré plusieurs heures. Des citoyens ont été écrasés en essayant de protéger leurs biens. Aux côtés des pertes en vies humaines, de nombreux commerces ont été détruits, des véhicules incendiés, des biens publics et privés saccagés. Il a fallu l’intervention de l’armée pour rétablir l’ordre. Difficile de ne pas voir la main du Polisario, aiguillonné par le parrain algérien. Réactiver les cellules dormantes dans la ville tient à un simple signal convenu. A l’affût, les fidèles du Polisario qui n’avaient rien à voir avec les spectateurs, n’ont pas hésité à passer à l’action.