«Le Maroc s’offre une fonction publique qui dépasse les moyens de son économie», c’est le résultat surprenant auquel a abouti la Cour des comptes, dans son dernier rapport qui scrute la fonction publique.
Parmi les failles décelées, le niveau des salaires où la fonction publique au Maroc enregistre des ratios supérieurs à des pays comme la France ou l’Espagne. Pourtant, ce n’est pas l’idée que s’en fait le commun des mortels.
Car pour beaucoup, les fonctionnaires sont moins bien payés que les salariés du secteur privé. Le diagnostic sévère de la Cour des comptes établit que c’est tout à fait le contraire.
Ainsi, en 2016, le salaire mensuel net moyen dans la fonction publique était de 7.700 DH, alors que le salaire net minimum s’élevait à 3.000 DH. Ces chiffres sont largement au dessus des niveaux enregistrés dans le privé où, en 2015, le salaire mensuel net moyen a atteint 4.932 DH et le salaire minimum 2.568 DH.
En clair, le Maroc s’offre une administration au-dessus de ses réels moyens, d’après la Cour présidée par Driss Jettou qui plaide en faveur d’actions profondes pour réhabiliter le système de valeurs à l’échelle de toute l’Administration et instaurer des mécanismes pour améliorer la qualité du service public.
Ainsi, la Cour recommande de mettre fin à l’impunité de l’absence irrégulière, en généralisant les systèmes de contrôle d’accès aux administrations.
Il importe aussi de moderniser le recrutement en s’inspirant des techniques de gestion de ressources humaines qui ont fait leurs preuves dans le secteur privé et dans d’autres pays.
De son côté, le système d’évaluation devrait être revu en liant la promotion au mérite et à la performance et en rompant avec l’avancement automatique.
Diverses autres actions sont recommandées par la Cour pour améliorer les performances de l’Administration et la rendre plus crédible aux yeux des citoyens.