C’est à y perdre la boussole. A trois semaines des législatives cruciales du 25 novembre, personne n’a une idée précise du parti ou du pôle politique favori. Pire encore, ces mêmes partis ont des sueurs froides à la pensée de voir les électeurs bouder massivement les urnes, comme en 2009. Mais qu’à cela ne tienne. De jeunes universitaires néerlandais d’origine marocaine ont décidé de mettre la main à la pâte en participant, justement, à la mise en ligne d’une boussole électorale.Le site Internet est destiné à aider les électeurs à s’y retrouver dans le foisonnement de partis et de programmes souvent les uns plus ambigus que les autres. La boussole électorale néerlandaise a déjà fait ses preuves dans plusieurs pays. Les internautes canadiens l’ont testée aux élections fédérales de mars 2011 et, plus récemment, les tunisiens aussi. Le procédé est simple et, surtout, modeste. Plutôt que de convaincre l’électeur à prendre l’hypothétique décision d’aller voter, le questionnaire mis en ligne l’aide à se créer des repères pour se retrouver dans le paysage politique. Le site a été mis en ligne par le service arabe de la radio Nederland international. De nombreux internautes marocains qui y ont accédé directement ou par le biais de sites marocains partenaires, ne sont pas revenus de leur surprise. Au bout d’un questionnaire touchant aux sujets les plus divers, l’internaute qui croyait avoir la fibre de gauche se retrouve finalement catalogué comme un banal conservateur. Mais à la fin de cet exercice presque ludique et totalement discret, puisqu’il garantit la confidentialité de toutes les données, l’internaute aura la satisfaction de découvrir sa réelle position par rapport à la chose publique. Par un simple clic et une série de questions, l’internaute peut allègrement évaluer les « têtes d’affiche » aussi bien que les partis politiques. Et, surtout, il peut se forger une idée assez proche de la réalité sur lui-même. Cela concerne des sujets aussi variés que l’économie, les valeurs familiales, les libertés individuelles, sans compter les incontournables thèmes de l’emploi, la santé, l’éducation, etc.