PJD- Congrès: Le double levier de Saad-Eddine El Othmani

L’élection de Saad-Eddine El Othmani nouveau secrétaire général du parti de la Justice et du Développement (PJD),  dimanche, met fin à un long épisode de polémiques sur le leadership du parti islamiste, sans toutefois tourner définitivement la page du secrétaire général sortant, Abdelilah Benikirane.

La preuve en est le résultat étriqué du vote qui donne 1 006 voix à Saad-Eddine El Othmani, contre 912 pour son rival Driss El Azami, le candidat favori des pro-Bernkirane.  Tout laisse penser que s’il a réussi à ajouter le poste de chef du premier parti de la majorité à celui de Chef du Gouvernement, El Othmani ne sera cependant pas épargné par ses adversaires au sein de sa propre formation.

Ceci, au Parlement comme sur les réseaux sociaux, où Benkirane dispose de fidèles et redoutables cyber-commandos qui ont montré leur force de frappe au cours des derniers mois.

La bataille acharnée menée par ces derniers, jusqu’à la dernière minute, pour amener le Congrès national du PJD à amender l’article 16 des statuts du parti, avec l’espoir de permettre à Benkirane de rempiler pour un troisième mandat, en est la parfaite illustration.

Toutefois, Abdelilah Benkirane a été exclu pour la première fois du secrétariat général du PJD, ainsi que ses principaux partisans, à l’exception de Driss El Azami. Une aubaine pour Saad-Eddine El Othmani qui a, aujourd’hui, entre les mains le doubler levier de Chef de l’exécutif et de chef du PJD. Il pourrait enfin tirer profit de cette double position pour confirmer sa réputation d’homme du dialogue et du consensus.