« Réalisme et bon sens », tel est l’argumentaire développé par Nizar Baraka, actuel ministre des affaires générales du gouvernement El Fassi, pour décrire le programme proposé par l’Istiqlal à l’aube des élections législatives. En étant la seule formation politique à viser comme objectif une croissance à 5%, l’Istiqlal affirme vouloir faire preuve de « réalisme », ne cédant pas aux sirènes « de la surenchère », qu’auraient développé les autres formations politiques. Il faut dire que la séquence était bien rôdé, pour une fois, chez les istiqlaliens. Premier acte, la sortie de Adil Douiri dans le quotidien casablancais « Les Echos ». L’ancien ministre du tourisme et actuel patron du cercle des économistes de l’Istiqlal, que l’on disait « frondeur », est ainsi rentré dans le rang de manière très surprenante, défendant le bilan économique du gouvernement à travers une explication de texte très maitrisée. Quel est le sens de la sortie de Douiri ? Probablement signifier que le parti de l’indépendance est « en ordre de marche », et que toutes les ouailles sont rentrées au bercail, même les plus frondeuses. Deuxième acte, la montée au créneau de Nizar Baraka, qui est littéralement sorti de ses gonds lors de l’émission politique télévisée diffusée hier soir par 2M, accusant le PAM et son représentant, Hakim Benchemass, de porter préjudice à la crédibilité des partis politiques.
Surprenant de la part d’un Nizar Baraka qui opte d’habitude pour un discours très consensuel , quasi technocratique, et que l’on a vu rarement se hasarder dans une confrontation directe. Baraka a sans doute été inspiré par le regain d’énergie de son oncle, le premier ministre Abbas El Fassi, qui lui aussi tente de se refaire une jeunesse en cassant systématiquement du sucre sur le parti de Fouad Ali El Himma. Certaine mauvaises langues se sont quand même empressées de préciser que la hardiesse nouvelle de Si Abbas contraste grandement avec son attitude très soumise durant son mandat, où le premier ministre vieillissant ne s’était pas illustré par une liberté de ton particulièrement flagrante. Le programme de l’Istiqlal, considéré comme « à minima » par les experts devrait il permettre au parti de conserver son leadership actuel ? rien ne semble indiquer que le programme global du parti aie un impact quelconque sur les urnes, les électeurs marocains s’attachant plus à la personnalité des candidats qu’aux propositions des partis.