Participation ou boycott : Marocains, faites le bon choix

A quelques jours de la tenue des législatives anticipées au Maroc, la question de la participation au scrutin ou son boycott est débattue avec force, étant donné que ce taux constitue un facteur déterminant dans la réussite de la consultation et dans la crédibilité qui sera accordée au prochain Parlement issu des urnes.
Force est de constater que ces élections interviennent dans le contexte d’un « printemps arabe » qui a démontré ses limites, du moins dans le cas de l’Egypte, à résoudre les crises et à satisfaire le mécontentement populaire par des révolutions sans perspectives claires et sans lendemains fleuris. Après la chute du régime Moubarak, le peuple égyptien est redescendu dans la rue pour exprimer son insatisfaction et risque de plonger dans un nouveau cycle de violence.
Les Marocains, qui ont eux opté pour un « printemps doux », sont conscients d’abord de la nécessité de préserver les acquis de la stabilité, de s’impliquer dans les séries de réformes en cours, maintenir l’élan et le dynamisme générés par l’adoption de la nouvelle constitution le 1er juillet dernier et entamer cette nouvelle phase du processus démocratique avec sérénité et probité. La frange mécontente, ou ce qui en reste, qui a opté pour la marge et l’isolement, est appelée à méditer sur ce qui se passe chez nos voisins. Elle dispose toujours d’une occasion pour se rattraper en exprimant ses attentes par les urnes.
Cette frange, n’a-t-elle pas manifesté dans les rues pour appeler à mettre un terme aux vieilles pratiques du système makhzenien ? n’a-t- elle pas demandé la dissolution du parlement et le départ du gouvernement actuel ? n’a-t-elle pas appelé à lutter contre la corruption, le despotisme et la gestion défaillante de la chose publique? Aujourd’hui que ses vœux ont été exhaussés et ses aspirations entendues, elle appelle tout court au boycott du scrutin. Il est ainsi irresponsable et mal intentionné d’adopter au préalable une attitude négative et d’inciter les citoyens à suivre sa tendance et ses dérives.
Le « mouvement du 20 février » et ceux qui l’instrumentalisent se réjouiraient sans le moindre doute  d’un faible taux de participation au scrutin du vendredi prochain. Les Marocains libres et responsables ne leur donneront pas raison par le seul exercice du droit que leur accorde une constitution plébiscitée avec 98% des voix. La frange qui a choisi l’isolement au détriment de l’adhésion et la participation a tort de se lancer, d’ores et déjà, dans des comparaisons infondées avec la Tunisie ou avec telle ou telle contrée. Le seul souci du Maroc serait d’atteindre un taux de participation dépassant celui des dernières législatives de 2007. Il serait ainsi sur la bonne voie de son processus démocratique, car l’histoire a donné raison aux pays qui avancent doucement mais sûrement.

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