L’ancien favori pour le poste de Président du conseil de gouvernement, Salahedinne Mezouar, n’a probablement pas du dormir la nuit dernière. Après la débâcle de son parti, le Rassemblement National des Indépendants (RNI), qui se rêvait en leader de la coalition du G8 , et le franc succès obtenu par le PJD lors des législatives qui se sont tenues hier, qu’adviendra t-il de « Salah Mezouar » ? En quelques heures, il semblerait qu’un vide assourdissant se soit fait autour de lui, bien que plusieurs réunions de crise aient été convoquées par le leader du G8. En fait de crise, il semblerait plutôt que l’on soit en présence d’une véritable déculottée intersidérale. Pourtant, hier tard dans la nuit, les soutiens du RNI, dont le ministre de la jeunesse et des sports Moncef Belkhayate (pas fou, il ne s’est pas présenté, sous prétexte de se réserver pour les régionales) , semblaient encore y croire. Belkhayate envoyait ainsi un message sur la communauté Twitter en affirmant que le RNI était devant : « Les dernières estimations donnent le RNI premier en nombre de siège d’1 courte tete devant PJD.PI serait 3eme.A confirmer. Bravo équipe#ADI ». Quelques minutes plus tard, le webcast live émanant du siège du RNI tombait mystérieusement en panne, bien que l’on puisse encore entendre les voix des militants vociférant contre le PJD ou leurs partenaires du G8.
La première explication de cette défaite du RNI réside probablement dans le fait que son leadership a cru pouvoir mener une campagne « à l’américaine » en misant sur les grands meetings et les réseaux sociaux. A contrario, son allié le PAM, qui n’a été que peu visible et qui a mené une campagne de proximité et a misé sur la jeunesse pour ses candidatures, semble en position de remporter la seconde place, au coude à coude avec l’Istiqlal. Ceci ferait automatiquement du PAM le grand parti d’opposition si le PJD parvenait à former une majorité gouvernementale une fois le premier ministre désigné en son sein par le roi Mohammed VI.
Pour Mezouar, restera alors à découvrir le quotidien de député d’opposition (il a tout de même été élu à Meknès) et à se consacrer aux séances parlementaires qu’il a toujours connues du côté du bancs des ministres et qu’il détestait tant. Sauf que devenir député de base n’avait jamais été dans les plans de «Si Salah » Mezouar, et l’on ne peut que se demander s’il pourra se faire à cette nouvelle vie, qui augure d’une traversée du désert douloureuse. Il pourra en tout les cas compter , malgré tout, sur une garde rapprochée mobilisée, dont des membres de son cabinet aux finances qui devraient lui tenir compagnie dans son futur isolement polaire.