Reprise des consultations inter-libyennes au Maroc sur fond d’adaptation de l’accord de Skhirat

Akila Saleh, le Président de la Chambre des Représentants libyen et le président du Haut Conseil d’Etat libyen, Khaled Al-Machri, se trouvent actuellement au Maroc, où ils ont eu des entretiens, lundi à Rabat, avec le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita, alors que la réconciliation en Libye est de nouveau à l’ordre du jour, sur fond de l’accord de Skhirat, la seule plateforme qui unifie les Libyens aujourd’hui.

Lors d’un point de presse donné à l’issue de ses entretiens avec, Akila Saleh, Nasser Bourita a indiqué que l’accord inter-libyen signé en 2015 à Skhirat, constitue aujourd’hui la seule base unifiant tous les Libyens, ainsi qu’un cadre politique pour une phase transitoire permettant à la Libye de mettre en place des institutions « légitimes et fortes ».

Cet accord doit être adapté aux différents changements et développements tout en prenant en considération les points de vue de toutes les parties libyennes.

« SM le Roi suit le dossier libyen partant de la détermination de garantir la stabilité de la Libye, qui est une composante indivisible de la stabilité de l’ensemble de la région du Maghreb arabe », a ajouté Nasser Bourita.

Il a, à cet égard, réitéré le soutien constant et les positions claires du Royaume du Maroc vis-à-vis de la situation en Libye basées sur trois points fondamentaux, à savoir: « la solution de la crise est inter-libyenne », l’engagement du Maroc pour parvenir à un règlement consensuel de cette crise dans le cadre de l’ONU et l’intérêt unique du Royaume de préserver la stabilité de ce pays maghrébin frère.

Le Royaume se tient à distance égale de toutes les parties, a insisté le ministre, notant que les portes du Maroc sont toujours ouvertes à l’ensemble des parties afin d’avancer dans la résolution de cette crise de façon à réaliser les aspirations du peuple libyen.

De son côté, Akila Saleh a fait observer que l’Accord de Skhirat demeure le cadre adéquat pour régler le conflit libyen, notant que le contexte actuel et les conditions politiques dans le pays nécessitent d’apporter quelques modifications à ce cadre afin de répondre aux aspirations de toutes les parties.

Ces simples changements porteront, particulièrement, sur la modification de la composition du Conseil présidentiel, en réduisant le nombre de ses membres de neuf à trois, a expliqué M. Saleh, ajoutant que ce Conseil, qui détient le pouvoir exécutif, remplace le président de la république, nomme le premier ministre et forme le gouvernement, sera ultérieurement en mesure d’assurer l’unification des institutions du pays.

Pour sa part, Khaled Al-Machri, a indiqué que le Maroc avait joué un rôle « exemplaire et positif » pour la résolution de la crise libyenne, « contrairement à d’autres pays qui ont privilégié leurs intérêts propres au détriment de la Libye ».

C’est dans ce sens, a-t-il poursuivi, qu’intervient cette nouvelle invitation du Maroc visant à rapprocher les points de vue des différentes parties. À cet égard, M. Al-Machri a relevé « qu’on n’a jamais été aussi proche d’un consensus sur de nombreux points de divergence », précisant qu’il existe aujourd’hui une « volonté claire » pour sortir de la crise libyenne.