La conférence annuelle sur la paix et la sécurité en Afrique (APSACO), dont la 2ème édition a débuté lundi à Rabat, focalise ses travaux sur les opérations de maintien de paix en Afrique à la lumière des défis du Continent en termes de persistance des conflits, de multiplication des acteurs non étatiques, de terrorisme, de migration…
Pour Youssef Amrani, chargé de mission au Cabinet Royal, la complexité et l’amplification de certaines crises sur le continent ont démontré que les opérations de maintien de la paix et les réponses militaires à elles seules, ne peuvent être des instruments efficaces de lutte contre l’instabilité, l’insécurité ou l’extrémisme violent.
Youssef Amrani juge fondamental dans ce contexte d’inscrire les opérations de maintien de la paix dans le cadre d’un processus politique qui s’accompagnerait, à long terme, de réformes politiques, socio-économiques et de développement à tous les niveaux.
« La spécificité et la fragilité de l’espace géographique sahélien, aujourd’hui confronté à de multiples menaces chroniques d’ordre sécuritaire, démographique, mais aussi environnemental », appellent à « une lutte ferme contre les groupes terroristes, au renforcement de l’Etat de droit et ce, en créant les conditions d’une croissance, d’un développement et d’une sécurité durable pour l’ensemble des pays sahéliens », a insisté Youssef Amrani.
« Le Maroc fort de ses expériences en matière de développement humain, au centre de la Vision africaine de SM le Roi Mohammed VI, a favorisé la mise en place d’un véritable socle de partenariat avec l’Afrique, dans lequel le Royaume continue de s’investir pleinement aux côtés de ses pays frères, à travers des actions concrètes, telles que la participation à plusieurs opérations de stabilisation et de maintien de la paix en Afrique, une politique migratoire en phase avec les besoins des migrants ou encore la promotion de projets structurants, initiés par le Souverain, au service du développement durable, de l’intégration économique et de la création de richesses sur le continent », a souligné M. Amrani.
De son côté, le général Dominique Trinquand, ancien chef de mission militaire de la délégation française auprès des Nations unies à New York, a affirmé que la contribution du Maroc à la gestion des crises en Afrique était « très importante ».
Pour sa part, Mahamat Saleh Annadif, l’ancien ministre des Affaires étrangères du Tchad et chef de la Mission multidimensionnelle de stabilisation intégrée des Nations unies au Mali (Minusma), a indiqué que la question de la paix était « globale et concerne l’ensemble des Etats bien que la majorité des conflits où sont déployés les forces de maintien de la paix se déroulent en Afrique ».
Organisée par le Think Tank marocain OCP Policy Center les 18 et 19 juin, cette conférence annuelle est consacrée cette année au thème « les opérations de maintien de la paix en Afrique: réalités et défis ».