L’Espagne et la Commission européenne ont souligné, vendredi à Madrid, « l’importance d’un partenariat renforcé avec le Maroc en rapport avec la question migratoire », indique un communiqué de la présidence du gouvernement espagnol.
Ce constat a été dressé dans une déclaration conjointe de l’Espagne et de la Commission européenne, adoptée au terme de la réunion tenue dans la capitale espagnole entre le commissaire européen aux migrations, Dimitris Avramopoulos, la vice présidente du gouvernement espagnol, Carmen Calvo, le chef de la diplomatie espagnole, Josep Borrell, le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande Marlaska, et la ministre du Travail et la migration, Magdalena Valerio.
La déclaration relève que « cette collaboration inclut le déblocage urgent de 55 millions d’euros pour le financement de programmes de gestion des frontières au Maroc et en Tunisie, adopté par le Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique ».
« La Commission européenne est disposée à élargir son appui financier », affirme, dans ce sens, la déclaration conjointe. L’Espagne et la Commission européenne estiment nécessaire, dans le même cadre, le renforcement de la coopération avec l’ensemble des pays africains, dans le but de consolider leurs capacités de gestion de leurs frontières et faire face aux causes profondes du phénomène migratoire.
« Le défi migratoire auquel fait face l’Europe dans son ensemble requiert une solution européenne et non seulement nationale, comme cela a été souligné lors du Conseil européen tenu en juin dernier », lit-on dans la déclaration conjointe.
De son côté, Mustapha El Khalfi, le ministre délégué chargé des Relations avec le parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement, avait affirmé jeudi que le Maroc fournissait un effort exceptionnel en matière de lutte contre l’immigration clandestine et le trafic d’êtres humains, notant que le nombre de tentatives d’immigration illégale avortées a doublé l’année dernière.
« Le nombre de tentatives d’immigration avortées a doublé par rapport aux années précédentes », a ajouté Mustapha El Khalfi lors d’un point de presse tenu à l’issue de la réunion hebdomadaire du Conseil de gouvernement, relevant que le nombre de tentatives mises en échec a atteint 65.000 cas, contre 32.000 enregistrés au cours de l’année précédente.
Le ministre a fait noter que ces opérations sont menées en majorité par des étrangers, faisant savoir qu’après le débat engagé l’an dernier à l’occasion de la visite du Commissaire européen au Maroc, une forte coopération où les parties se partagent la responsabilité s’avère nécessaire pour que le soutien soit à la hauteur des efforts déployés par le Royaume dans ce domaine.
« Une coopération impliquant les pays de la Méditerranée occidentale sera bénéfique pour tous », a tenu à préciser le ministre, relevant que le Maroc fait de grands sacrifices seul et avec ses propres moyens et que les chiffres concernant le soutien demeurent en-deçà des efforts et des sacrifices consentis par le Royaume.
Le ministre a indiqué, à cet égard, que le Maroc a adopté en matière de la migration une approche globale et intégrée aux multiples dimensions et un aspect humain, car le phénomène de la traite d’êtres humains et de l’immigration clandestine requiert, après le renforcement de l’arsenal juridique, un travail de terrain en vue de relever ses défis.
Dans ce cadre, M. El Khalfi a rappelé que le Maroc a présenté une initiative en matière de la migration au niveau du continent africain, qui a été présentée au nom de l’Afrique aux niveaux international et onusien, jugeant indispensable la coopération avec l’Union Européenne. Le partenaire européen est toutefois appelé à s’impliquer dans le cadre d’une approche qui repose sur le partage des responsabilités pour faire face aux flux migratoires et au trafic d’êtres humains, a insisté le ministre.