Un bon partenariat vaut peut être mieux qu’une mauvaise adhésion. La réaction de considération du Maroc à la décision des pays du CCG de créer un fonds de soutien aux projets de développement dans le royaume, s’inscrit dans ce registre. Et l’importance du montant initial de 2,5 milliards de dollars est à la mesure de l’ambition des deux parties d’enraciner leur partenariat à travers des mécanismes institutionnels.
L’annonce de la création de ce fonds de développement qui concerne aussi la Jordanie avec le même montant, est visiblement venue remplacer l’offre d’adhésion au CCG, adressée en mai dernier au Maroc et à la Jordanie. Si toutefois Amman s’était portée candidate, Rabat n’était pas dans cette disposition. Tout en se félicitant de l’initiative des pays membres du Conseil de Coopération du Golfe, le Maroc était resté prudent, préférant enraciner davantage les relations privilégiées déjà existantes. Pour des considérations objectives, notamment géographiques, le Maroc avait clairement rappelé son attachement au cadre de l’Union du Maghreb Arabe, tout en demeurant engagé en faveur d’une plus grande intégration économique entre les Etats arabes. Aussi, l’annonce de la création de ce fonds de développement intervient-elle à point nommé. La morosité économique et financière mondiale risque d’impacter fortement le Maroc et la Jordanie, deux pays dont les économies sont très sensibles aux investissements étrangers. Dans ce contexte, le fonds du Golfe est une bouffée d’oxygène salutaire au moment où les échanges des pays du CCG avec la Jordanie et le Maroc réunis sont sur un trend haussier. Ils ont atteint 8,7 milliards de dollars en 2010 contre 6,4 milliards en 2009, selon un rapport de l’Emirates Industrial Bank datant d’août 2011. Et si le Maroc demeure l’une des principales destinations des investissements étrangers en Afrique, les prévisions tablent sur une croissance de son économie d’au moins 4,5% sur la période 2012-2116.
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