Mission impossible pour Othmani à Alger ?

Saâd Eddine El Othmani, le nouveau ministre des affaires étrangères entame son mandat en plaçant la barre assez haut : normaliser les relations avec le voisin algérien. C’est dans ce sens qu’il se rend ce lundi à Alger pour sa première visite officielle à l’étranger.
Du côté algérien, le chef de la diplomatie Mourad Medelci a exprimé la même volonté politique de favoriser le réchauffement des relations bilatérales. Celles-ci sont plombées par le dossier du Sahara et des frontières terrestres, fermées depuis bientôt 18 ans. C’est pourquoi l’invitation adressée au ministre marocain à se rendre en Algérie pour une visite de deux jours, est symptomatique du nouvel état d’esprit qui prévaut de part et d’autre. Les changements politiques intervenus dans la région ont imposé une nouvelle donne qui a certainement infléchi les positions dans les deux pays, restés providentiellement à l’abri de ces bouleversements. Mais en dépit de relations difficiles, Alger comme Rabat ont toujours maintenu un fil ténu qui a permis de garder l’espoir d’une relance, constamment entretenu d’un côté comme de l’autre. Ainsi, le Roi Mohammed VI et le Président Boutelflika ne manquent aucune occasion pour insister sur la nécessité d’une reprise des relations entre le Maroc et l’Algérie et d’une relance de l’Union maghrébine. Les mêmes bonnes dispositions sont perceptibles au niveau des gouvernements. Pour Mourad Medelci, le chef de la diplomatie algérienne, « les deux pays ne peuvent pas vivre éternellement avec des frontières fermées ». Et afin de sortir de cette situation, il préconise de poursuivre le dialogue entamé entre les responsables ministériels des deux pays en 2011.
Plus récemment, le chef du gouvernement marocain Abdelilah Benkirane a fait état de la même volonté de son cabinet de « favoriser la normalisation totale des relations avec l’Algérie ». La dynamique positive créée ces derniers mois est une piste privilégiée par Benkirane, qui compte certainement sur les qualités de psy de Saâd Eddine El Othmani pour la faire aboutir en dépit du lourd passif bilatéral.