BCIJ: Nouvelles révélations sur les liens de l’hispano-suisse avec la cellule d’Imlil

Le ressortissant hispano-suisse arrêté après le double meurtre des deux scandinaves à Imlil, était en contact avec l’émir de la cellule djihadiste impliquée dans cet assassinat, a affirmé vendredi, le directeur du Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ), Abdelhak El Khayam, soulignant que le terrorisme ne peut pas être vaincu sans une coopération entre les Etats.

Dans un entretien aux journaux suisses «Tribune de Genève» et «24 heures», le patron du BCIJ estime que « l’extrémisme menace l’humanité. C’est un fléau qui peut frapper n’importe où et à n’importe quel moment, avec des moyens rudimentaires ».

« Sans une coopération renforcée entre tous les services de renseignement, nous ne pourrons pas le vaincre », a insiste Abdelhak El Khayam dans cet entretien qui fait suite à ce double meurtre, et dans lequel un genevois est suspecté d’être impliqué.

Ce ressortissant helvético-espagnol, qui s’était radicalisé à Genève, était arrivé au Maroc en 2015 où il s’est installé à Marrakech, a détaillé le chef du BCIJ. « Il y a rencontré un salafiste traditionnel auquel il a expliqué vouloir perfectionner ses connaissances en matière théologique ».

Par la suite, le genevois « s’est rapproché d’un imam qui officie dans une mosquée anarchique dans la banlieue de Marrakech et c’est là qu’il est entré en contact avec l’émir de la cellule djihadiste impliquée dans l’assassinat des deux étudiantes. C’est d’ailleurs ce même émir qui a décapité l’une des deux victimes», a précisé Abdelhak El Khayam.

Il a participé à plusieurs réunions secrètes avec les membres de la structure démantelée, a ajouté le responsable du BCIJ, expliquant que le suspect suisse « n’est pas directement impliqué dans l’assassinat des deux étudiantes, mais il connaissait les auteurs ».

Il a entraîné au tir certains membres de la cellule et a même recruté des subsahariens avec lesquels il projetait de rejoindre les branches de Daech au nord du Mali, a révélé Abdelhak El Khayam, précisant que l’helvético-espagnol envisageait, avec les autres membres de la cellule démantelée, de mener des actions violentes au Maroc contre les forces de sécurité ou des touristes.