Football : le vandalisme tue le sport

Encore une fin de match à Casablanca qui tourne au vandalisme. A la sortie du duel Raja-FAR samedi, des casseurs se sont donné à cœur joie sur les vitrines des commerces et des voitures qui se trouvaient sur leur trajet. Plus grave, une touriste slovène a été touchée par un jet de pierre. Les mesures préventives et l’intervention des forces de l’ordre n’y font rien. Elles paraissent sans effet sur des démolisseurs quasi-professionnels.

La situation dégoûte d’autant plus les riverains du stade Mohammed V, que les descentes de ces prétendus supporters sportifs deviennent presque routinières. On ne compte plus les sorties de matchs qui se transforment en scènes de désolation dans les avenues et rues situées à proximité du célèbre stade casablancais. La situation n’est pas meilleure dans d’autres stades du pays. Le vandalisme frappe régulièrement, avec son lot de destructions de bus et de véhicules, aveuglément, sans autre mobile que celui de profiter de l’anonymat qu’offre la foule compacte. Souvent, ces vandales des temps modernes s’en prennent même aux mobiliers et aux équipements sportifs des stades, qui ont été chèrement payés de l’argent du contribuable. Parfois aussi, ce sont carrément les joueurs et le staff technique qui font les frais de ces dérives dévastatrices commises sous des prétextes sportifs. Comme ce qui s’est passé en décembre 2011 à Meknès, lors de la rencontre entre le CODM local et son voisin du MAS. Le match a été interrompu après qu’un jouer du club fassi et l’entraîneur aient été touchés par des projectiles tirés depuis les gradins. Le phénomène a pris une ampleur telle que des textes des lois ont été votés pour faire face au vandalisme sportif. Plusieurs démolisseurs pris en flagrant délit ont été condamnés à de la prison et à de lourdes amendes. Mais ce phénomène pernicieux ne semble pas près de disparaître, ce qui pose la question de savoir s’il ne faut pas prendre d’autres mesures plus drastiques. Comme le fait d’interdire de stade les supporteurs mineurs, ou de priver les clubs de leur public violent et destructeur.