Juppé in fine au Maroc, un an après sa nomination aux AE

Il a fallu un an pour que le chef de la diplomatie française, Alain Juppé décide enfin d’effectuer son premier déplacement officiel au Maroc, premier partenaire de l’Hexagone. Même du côté marocain, deux mois après la formation du nouvel exécutif conduit par l’islamiste Abdelilah Benkirane, aucun membre de ce gouvernement n’a mis les pieds officiellement à Paris. Les échanges de visites entre officiels marocains et français étaient en quelque sorte mis en berne ces derniers mois ce qui a suscité nombre d’interrogations chez les observateurs et spécialistes des rapports franco-marocains. Cette rupture a pris fin avec l’annonce du Quai d’Orsay qui vient en effet, de confirmer ce vendredi, que le ministre français des affaires étrangères, Alain Juppé se rend le 8 mars à Rabat, pour une visite officielle de deux jours au Maroc. Une visite qualifiée par le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero, de « très importante » destinée à renforcer la relation « dense et diversifiée » et le « dialogue politique d’une extrême qualité » entre Rabat et Paris. La rupture même passagère reste inexpliquée, car d’habitude, quand la nomination d’un nouveau gouvernement au Maroc imposait comme d’habitude, une prise de contact entre les officiels des deux pays. Le seul contact officiel c’était en marge des travaux de la 9ème session du Groupe 5+5 le 19 février dernier à Rome, où le ministre marocain des affaires étrangères, Saad-Eddine El Othmani a eu un entretien avec son homologue français, Alain Juppé. La rencontre a été d’ailleurs consacrée à la prochaine visite de ce dernier au Maroc. En annonçant cette visite, le porte-parole du Quai d’Orsay a également parlé des « enjeux auxquels la France et le Maroc doivent ensemble répondre », citant notamment l’action commune menée avec « nos amis et partenaires marocains en matière de rapprochement du Maroc avec l’Union européenne, un point fondamental ». C’est donc Alain Juppé qui ouvre le bal des échanges de visites entre les hommes de Benkirane et leurs homologues français. Cette visite va être probablement suivie par celle que le candidat socialiste à la présidentielle française, François Hollande s’apprête à effectuer au Maroc pour prendre contact avec les membres du nouveau gouvernement.

Ce voyage n’a pas encore été confirmé officiellement, mais il fait son chemin, puisque Jean-Paul Bachy, chargé de la francophonie dans l’équipe du candidat socialiste, a rencontré, le 16 février, à Rabat, le président de la Chambre des représentants, Karim Ghellab. Celui-ci l’a chargé de transmettre une invitation à François Hollande.