Si la grand-messe MEDEF-CGEM qui se tient ce 28 mars au Maroc revêt une quelconque signification, c’est qu’elle illustre la maturité et l’autonomisation des investissements français au Maroc par rapport aux agendas politiques. L’événement actuel en offre la preuve éclatante. Alors que l’Hexagone est totalement absorbée par la campagne présidentielle, les patronats français et marocain ont trouvé le temps et les moyens de tenir une rencontre d’envergure à Rabat.
Bien sûr, le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane sera personnellement de la partie avec, à ses côtés, les ministres chargés des départements économiques et financiers. Mais, il faut relever l’activisme de la CGEM, la Confédération générale des entreprises du Maroc et du MEDEF, le Mouvement des entreprises de France. Cet affranchissement des entrepreneurs français vis-à-vis des contingences politiques, traduit en fait un dynamisme des relations entre les deux pays qui ne s’est jamais démenti. Et c’est certainement pour faire honneur à ce résilient partenariat que le Club des chefs d’entreprises France-Maroc a mis tout son poids pour la réussite de l’événement de Rabat. Car la France est toujours le premier partenaire économique du Maroc et il s’agit d’informer davantage les investisseurs de l’Hexagone sur les nouvelles opportunités qu’offre le Royaume. En même temps, la rencontre qui rassemble plusieurs dizaines d’opérateurs économiques des deux bords, permettra aux uns et aux autres d’exprimer leurs attentes et leurs préoccupations. A la différence du gouvernement français, complètement plongé dans la campagne présidentielle, l’exécutif marocain a pu accorder l’attention requise à cet événement. D’ailleurs, en janvier dernier, Abdelilah Benkirane avait tenu à recevoir les patrons français, à leur tête Jean-René Fourtou, président du Conseil de surveillance de Vivendi.
Le gouvernement marocain n’a pas lésiné sur les moyens pour réussir la rencontre MEDEF-CGEM. Des ateliers sont organisés sur huit thèmes : tourisme, offshoring, aéronautique, équipements automobiles, agro-industries, infrastructures (énergie et transports), partenariats publics-privés et ressources humaines. De leur côté, les équipes qui ont préparé chaque thème ont été pilotées conjointement par deux co-chefs de file, l’un issu des entreprises à capitaux majoritairement marocains et l’autre représentant des entreprises à capitaux majoritairement français.