Le Code Benkirane : Gouverner…c’est aussi Prier !

En ce lundi 14 mai, Abdelilah Benkirane s’est prêté à un exercice pour le moins inédit en se livrant, tel qu’institué par la nouvelle constitution, au jeu des questions-réponses devant les députés de l’opposition et de la majorité. Un exercice démocratique dont le chef du gouvernement à d’emblée annoncé la couleur «Je ne peux pas régler en quatre mois tous les problèmes qui se sont accumulés en 50 ans», en insistant sur le fait qu’il n’avait pas été désigné pour faire un travail bâclé mais que le PJD disposait de cinq années pour exécuter son programme. Un moyen pour lui, non pas de se décharger de ses responsabilités mais d’inciter les élus à en à en comprendre toutes les difficultés et toute la complexité.
D’ailleurs, Si Benkirane aura vite fait de se débarrasser de ses fiches et d’enchaîner, deux heures durant, les improvisations « usuelles » outrepassant les représentants du peuple qu’il avait en face de lui et faisant comme s’il s’adressait au peuple lui-même. Un peuple dont il n’hésitera pas à se vanter de la confiance « infaillible » qu’il lui accorde.
A ce titre, nombreux sont les députés, notamment ceux issus de l’opposition, à avoir estimé que le discours d’Abdelilah Benkirane s’apparentait davantage un discours de campagne, marqué par une absence de précisions et de mesures concrètes. A l’instar des questions relatives à l’agenda législatif de l’exécutif ou encore à l’économie de rente dont la publication de « black list », qui en constitue le principal moyen de lutte jusque là mis en œuvre, reste discutable à plusieurs égards.
Sur la question de l’emploi, et plus particulièrement celle des diplômés chômeurs, où les solutions proposées par le chef du gouvernement étaient probablement les plus attendues, la doctrine de ce dernier est claire : la création d’emplois relève des entreprises du secteur privé. Le Rôle du gouvernement étant d’encourager les investissements et d’enlever les obstacles qui se dressent devant la création des entreprises.
Concernant la fonction publique, le chef du gouvernement affirmera son attachement à la non violation des conditions de recrutement.  En d’autres termes, tous les diplômés chômeurs devront impérativement passer  par la case concours et ce, indépendamment de leur signature d’un accord avec le gouvernement sortant. Il s’agit là d’une question liée au droit mais également à la religion, estime Si Benkirane avant de dédier, en plein hémicycle, une prière à ces jeunes demandeurs d’emplois. Comme quoi gouverner c’est aussi prier !