Maroc- Espagne: La lutte doit cibler les trafiquants qui « mettent en danger la vie des immigrés » (Zerouali)

Le chiffre de 271 candidats à la migration irrégulière arrêtés ce week-end par la Marine Royale en méditerranée, est un indicateur de la montée en flèche des tentatives d’émigration clandestine, dont les autorités marocaines ont avorté quelque 40.300 depuis janvier dernier.

Ce chiffre, révélé par Khalid Zerouali, le Wali, directeur de la migration et de la surveillance des frontières au ministère de l’Intérieur, dans une interview publiée lundi par le journal espagnol El Pais, représente une hausse de 25% par rapport à la même période de 2018.

« Il est vrai que du côté espagnol on sent que la pression migratoire a baissé, mais de notre côté, elle ne cesse d’augmenter », a insisté M. Zerouali dans cette interview, en marge de sa participation la semaine dernière à Madrid, à la Réunion sur « la coopération entre les pays d’origine, de transit et de destination dans le domaine de la gestion des frontières », coprésidée par le Maroc et l’Espagne.

Cette situation place désormais le Maroc « au cœur des négociations en Europe », ajoute El Pais, notant que l’Union européenne est appelée à soutenir davantage le Royaume à travers une plus grande collaboration entre les deux parties.

« Le Maroc assume pleinement ses responsabilités dans ses eaux territoriales. Le débat devrait porter sur la lutte contre les trafiquants, car ce sont eux qui mettent en danger la vie des immigrés », a fait observer Khalid Zerouali, notant que « le Maroc est sous pression » et la « pression exercée par les forces de sécurité dans le nord ouvre de nouveaux fronts dans le sud » du Royaume.

« Les réseaux sont devenus sophistiqués. Maintenant, les candidats à l’immigration clandestine essaient de partir depuis le sud de Casablanca. Il y a également des tentatives de gagner les îles Canaries » depuis les côtes situées entre Agadir et Dahkla, a précisé le responsable marocain.

Quelque 10.475 immigrés ont gagné les côtes espagnoles à fin juin dernier, en baisse de 27,4% par rapport à la même période de 2018, selon les chiffres du ministère espagnol de l’Intérieur.