Prévisions du CMC : Benkirane loin du compte

Les prévisions de croissance annoncées par le Centre marocain de Conjoncture sont tombées comme un couperet : à peine 3% pour l’année en cours. On est loin, très loin des 7% conjecturés avec la plus grande légèreté par les islamistes du PJD tout au long de la campagne électorale.

Depuis six mois qu’il est confronté à la gestion quotidienne de la chose publique, le chef du gouvernement doit certainement mesurer la douloureuse redescente sur terre après l’euphorie des débuts. Les promesses de campagne sont loin derrière et les contraintes ne permettent pas toujours de prendre la bonne décision. Comme celle de relever drastiquement les prix de l’essence et du gazole. La décision impopulaire du gouvernement Benkirane a, certainement, soulagé les finances de l’Etat. Mais elle a en revanche étouffé plusieurs catégories sociales et de nombreux secteurs. A commencer par les professionnels des transports publics. Le cabinet islamiste a vainement tenté de rassurer l’opinion publique sur l’absence d’impact de sa décision sur les prix dans les autres secteurs. Il a été vite démenti par les événements et ce qui devait arriver arriva. Les chauffeurs de taxi, grands et petits, ont presque spontanément relevé le prix de leur course dans plusieurs villes. Les transporteurs de légumes et fruits qui approvisionnent quotidiennement les centres urbains, comptabilisent inévitablement le coût du transport, etc. Et pour ne rien arranger, les distributeurs de bouteilles de gaz qui ont ressenti les répercussions de la hausse des prix des carburants sur leur activité, menacent de relever leur marge. Une décision qui, si elle venait à être concrétisée, serait certainement un mauvais cadeau pour de larges couches sociales à la veille du ramadan.