Direction de l’USFP : Chami pas favori

Malgré son activisme forcené et sa volonté farouche d’y arriver,  la candidature de Ahmed Reda Chami pour prendre la tête de l’USFP ne décolle pas. Le député de Fès, ex-ministre du commerce et de l’industrie, a beau clamer sur son compte twitter (qu’il avait du reste abandonné depuis près d’un mois) que le futur congrès sera « celui du changement » , plusieurs de se proches estiment qu’il n’est plus « en situation » de ravir la tête du parti de la rose, à cause, notamment de la faiblesse de sa base militante, et de la désaffection des jeunesses Usfpéistes, comme le rapporte le quotidien arabophone « Assabah » dans son édition du jour. Il faut dire qu’un événement de taille est venu perturber les grilles de lecture des observateurs de la vie politique marocaine : la candidature de Chami au poste d’ambassadeur à Paris, promue auprès du roi par … le PJD en la personne du ministre des affaires étrangères Saadeddine el Othmani. Bien que retoquée par le Palais (Paris, Londres, New York, Washington et les capitales des pays membres du conseil de sécurité sont dans le pré-carré royal de nominations de diplomates) cette tentative de Chami d’aller occuper le fauteuil d’ambassadeur à Paris n’a pas manqué de créer un malaise au sein de l’USFP, parti qui, rappelons le, siège dans l’opposition. Au delà de cela, certains on vu dans cette candidature la traduction de soupçons quant à de fortes accointances entre Chami et le PJD, soupçons renforcés par la récente polémique autour de l’affiche de campagne du député de Fès, au sein de laquelle figurait un mosquée en belle place, ce qui est contraire aux dispositifs réglementaires en vigueur, et a valu par ailleurs  à trois député du  PJD de voir leur victoire invalidée.  Il faut dire que par ailleurs, cette situation n’est pas améliorée par le fait que Chami a une fâcheuse tendance à se créer rapidement des ennemis tenaces, du fait de sa propension à attaquer frontalement ceux dont la tête ne lui revient pas. Ne s’embarrassant pas de manières, Chami est une personnalité « clivante », que beaucoup aiment détester, sans toutefois lui ôter d’indéniables qualités intellectuelles  , et notamment une capacité d’analyse des situations et un volontarisme salués par ceux qui le côtoient. Reste que le pire ennemi de Ahmed Reda Chami est …lui même, et sa propension à gaffer alors même que le combat pour prendre la tête du parti d’Abderrahim Bouabid nécessite des qualités « sociales » toutes florentines afin de s’assurer des bonne grâces des éléphants de l’USFP, qui verrouillent le processus d’élection. Pas sûr que ARC soit prêt à faire les ronds de jambe nécessaires, ce qui fait qu’il n’est pas aujourd’hui en situation de favori pour prendre le parti, alors même qu’il semblait être l’un des candidats les plus prometteurs. Face à lui, Habib el Malki a décidé de se positionner fermement, en affirmant que le PJD est un parti « dangereux », ce qui fait de lui désormais le champion de la ligne anti-islamistes, et permet de clarifier le combat pour la tête  de l’USFP.