Tahiti Beach Club : le voile de la discorde ?

Depuis vingt-quatre heures, l’affaire fait grand bruit, le club estival Tahiti Beach Club, bien connu des casablancais et situé sur la corniche de la capitale économique, aurait refusé l’accès à une dame, sous prétexte qu’elle porterait le voile. Cette dernière a tôt fait de convoquer la presse, un huissier, ainsi qu’un avocat, pour constater que ses « droits constitutionnels » seraient violés par le club précité. Doit on voir dans ce rapport de force entre femme voilée et un club d’estivage un acte de discrimination ? Rien n’est moins sûr. En effet, la législation est assez floue à ce sujet, et il est possible d’intégrer dans les actes de discrimination beaucoup de choses. Dans le cas d’espèce, s’agissant d’un club privé, il est possible au Tahiti Beach Club de refuser l’accès à un client, comme le font bon nombre de clubs privés partout au Maroc. Citons le cas du « Sun », ce club ultra huppé de Casablanca où il faut montrer patte blanche et carte de membre pour pouvoir y accéder, et dont personne ne semble se soucier ou amener un huissier. L’affaire cacherait elle un agenda obscur ? Certains semblent le penser en effet, car l’esclandre provoqué pourrait contribuer à agrandir le fossé qui se creuse de plus en plus au Maroc entre défenseurs des libertés individuelles et ceux qui souhaitent imposer une sorte de pression négative en permanence pour culpabiliser leurs concitoyens. Il n’est en effet pas anodin que cet incident survienne après plusieurs tentatives de restriction des libertés par les islamistes du PJD qui dirigent le gouvernement. De manière rampante, l’on dirait que certains tentent d’installer un rapport de force. Imaginons la situation suivante : qu’aurait dit le PJD si une femme dévoilée s’était rendue sur une plage uniquement fréquentée par les islamistes, et où généralement le deux sexes sont séparés ? Nul doute que l’on aurait eu droit à tout un pataquès, sans qu’huissier ou avocat n’aient été  convoqués. Au deux poids deux mesures, décidément, nous sommes bien les champions du monde…