Une épine à prendre au sérieux et un problème crucial qui a des impacts extrêmement négatifs sur les plans sociaux, économique et sanitaire.
Le coût social des accidents de la route au Maroc dépasse les 11 milliards de DH annuellement. C’est ce qu’avance le Vice-Président de la Chambre du Commerce, de l’Industrie et des Services à la Préfecture de Marrakech, Ibrahim Erramili lors d’une rencontre sur les accidents de la route et leur impact sur l’économie nationale et leurs répercussions sociales. Et d’ajouter : «le coût social des accidents de la route au Maroc a atteint 2, 5 % du PIB (produit intérieur brut). Ce coût constitue un véritable fardeau pour la société. Des sommes colossales qu’on pourrait consacrer à la construction d’établissements scolaires, de centres sociaux-sportifs ou d’autres espaces culturels». En précisant que les routes marocaines étaient parmi les plus mortelles en évoquant le triste classement du 6e rang mondial.
Les répercussions des accidents de la route sur le développement social et sur l’économie nationale ont atteint même certains secteurs comme le tourisme « qui en subit les conséquences par ricochet », soutient-il, durant cette rencontre, organisée en partenariat avec l’Association Al Hamraa des propriétaires des bus de la région de Marrakech.
Non loin de là le tristement célèbre accident de la circulation dans la province d’Al Haouz qui a coûté la vie à 43 personnes et une vingtaine de blessés. Malheureusement, nos routes tuent vraiment trop et causent beaucoup trop de décès et de blessés, en comparaison avec les autres pays du globe. D’ailleurs, le Comité National de Prévention des Accidents de la Circulation (CNPAC) rapporte qu’un véhicule tue 13 fois plus au Maroc qu’en France, et 18 fois plus qu’en Suède, pays champion de la sécurité routière. Selon les chiffres du comité, 4222 personnes ont trouvé la mort en 2011 dans les accidents de la circulation contre 3778 durant l’année 2010, affichant une hausse de 11,75%. Le CNPAC évoque près de 67082 accidents qui ont eu lieu l’année précédente contre 65461 en 2010. Ces accidents ont augmenté de 2,48% en un an.
« Notant au passage que les causes sont légions. Nous pouvons les regrouper en trois facteurs : matériels, humains, combinés à des routes chaotiques, le tout donnant un mélange mortel. »
Ainsi, le non-respect du code de la route avec son lot de vitesse excessive, de dépassements en pleins virages ou de distance de sécurité insuffisante, en passant par le non-respect du code de la route, la perte de la maîtrise du véhicule ou le non-usage de la ceinture de sécurité. Sans oublier l’état matériel des véhicules qui laisse à désirer. Ensuite, et c’est qui cause beaucoup de dommages, nous dénombrons trop souvent des accidents mortels pour conduite en état d’ivresse ou pour cause de fatigue, de somnolence, de nervosité ou de stress et surtout en raison du manque de civisme au volant. Nous assistons là à une escalade mortelle d’une panoplie d’éléments qui transforment les routes marocaines en de véritables scènes de crimes. Bien conduire, respecter le code de la route, deviennent d’ordre. Les espoirs demeurent fondés sur le changement des comportements et des mentalités des conducteurs et sur le respect du Code de la route pour arriver à diminuer le chiffre des blessés et des morts sur les routes marocaines car l’hécatombe des accidents de la route est un problème crucial qui a des impacts extrêmement négatifs sur les plans social, économique et sanitaire.