Hamid Chabat, fraichement élu à la tête du Parti de l’Istiqlal (PI), chercherait par tous les moyens de forcer la main au chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, pour obtenir un remaniement ministériel.
Durant la campagne électorale l’ayant porté à la direction du parti de la balance, le tumultueux populiste maire de Fès avait fait des promesses en ce sens, à certains membres du Conseil national pour les inciter à lâcher son rival Abdelouahed El Fassi, et rejoindre son camp. Ces derniers se préparent donc à remplacer au moins trois ministres istiqlaliens, dont le rendement est jugé médiocre par le nouveau chef du parti de l’Istiqlal. Les potentielles victimes de ce coup d’état seraient le petit-fils d’Allal El Fassi et actuel ministre de l’économie et des finances, Nizar Baraka, le ministre de l’ Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, Fouad Douiri et le ministre délégué chargé des MRE, Abdellatif Maâzouz. Chabat réserverait deux de ces portefeuilles à Adil Douiri, ancien ministre du Tourisme sous le gouvernement Jettou (2002-2007) qui lorgne ce poste depuis bien des années et Taoufiq Hjira, ancien ministre de l’Habitat (2002 à 2011) qui s’est retourné à la dernière minute contre Abdelouahed El Fassi.
Pour faire aboutir sa combine et faire monter d’un cran son forcing, le syndicaliste Hamid Chabat, qui attend d’être reçu par le chef du gouvernement, a choisi en premier lieu, d’aller se jeter dans les bras des socialistes, anciens alliés politiques des Istiqlaliens, alors que le PI est actuellement, l’un des quatre membres de la coalition gouvernementale.
Sauf que Si Chabat a peut-être oublié que la décision de remanier le gouvernement ne relève pas du seul ressort d’Abdelilah Benkirane, mais c’est une décision qui devrait avoir au préalable, la bénédiction du Palais.
Pour les dirigeants du parti islamiste PJD, ce n’est pas tellement le remaniement ministériel qui leur fait peur, tant que ce lifting ne concernera que des portefeuilles détenus par des membres du parti de la balance. Ils s’inquiètent surtout de voir leur principal allié istiqlalien basculer dans l’opposition en cas de refus par le roi d’un tel remaniement, ce qui provoquera une grande fracture au sein de la majorité. Dans tous les cas, la décision du remaniement, ne peut être prise unilatéralement par Benkirane qui se sent déjà fort embarrassé par une éventuelle demande de son nouveau allié Hamid Chabat.