Obama/Romney : Quand l’incohérence l’emporte sur la raison

Romney a gagné le premier débat en se montrant confiant contrairement à Obama, dont le mandat s’achève dans la morosité, qui semble hésitant en s’opposant sur la politique à mener pour redresser l’économie.

Le premier des trois débats télévisés entre Obama et Romney s’est soldé par un léger succès de Mitt Romney. Suite au débat de 90 minutes portant sur des questions épineuses sur les impôts, le déficit budgétaire et la santé, les commentaires des américains sur le site twitter se suivent et se ressemblent. Romney apparaît comme agressif et confiant et Obama plutôt réservé et hésitant.
Ainsi, le sondage de la CNN/ORC a montré un Romney sûr de lui, prêt à prendre les commandes et un Obama manquant d’engagement. Ce sondage, qui a été effectué sur 430 adultes américains le 3 octobre dernier a montré que 67 % des commentateurs ont apprécié l’ancien gouverneur du Massachusetts contre le reste qui ont applaudi l’actuel Président.
Notamment, ce sondage, qui s’est effectué par 68 appels téléphoniques mobiles et 362 appels de téléphones fixes a révélé que 55 % disent, par rapport à ce premier débat, que Romney serait plus à même de gérer l’économie, contre ceux qui pensent qu’Obama ferait mieux en la matière.
Les personnes sondées représentent les deux tendances politiques majeures aux Etats-Unis. Ainsi, 33% des répondants qui ont participé à l’enquête se sont identifiés comme républicains, 37% se sont reconnus en tant que démocrates, et enfin, 29% se sont identifiés comme indépendants.

Romney s’est attaqué agressivement, dès les premières minutes du débat, au bilan économique du président sortant, se disant inquiet sur le chemin que les Etats-Unis suivaient actuellement. « Nous avons besoin, par conséquent, de suivre une nouvelle voie », dit-il agressivement.

Barack Obama a défendu, sur un ton calme tout au long du débat, son bilan et ses actions depuis son élection à la tête de la Maison Blanche en 2009, arguant avoir hérité d’une situation économique difficile aggravée par un déficit fédéral de 1.000 milliards de dollars.
Romney a toutefois continué sur sa lancée, chiffres à l’appui, critiquant le bilan économique d’Obama et affirmant que, sous sa présidence, 23 millions d’Américains étaient au chômage et que la croissance économique était toujours en baisse.
Sur la question du déficit fédéral, le candidat républicain a estimé qu’il s’agissait d’une « obligation morale » que de réduire ce déficit, affirmant que l’Amérique ne pourra continuer de dépenser plus qu’elle ne peut se permettre.
Romney a ainsi promis une véritable cure de rigueur, s’il était élu président, afin de rationaliser les dépenses de fonctionnement du gouvernement fédéral et l’élimination de certains programmes sociaux, comme la réforme phare de l’assurance maladie.
Obama, dont le mandat s’achève un peu platement, a réalisé des avancées très importantes comme des réformes dans le domaine de la santé qui ont permis de fournir une couverture à un plus grand nombre d’Américains. Il a aussi prêté main forte aux étudiants en leur permettant d’accéder à des prêts à des taux d’intérêts moins élevés. Cependant, son mandat a apporté une déception. Il avait par exemple promis la fermeture du centre de détention à Guantanamo sans pouvoir y parvenir. Il n’a pas non plus pu retirer les troupes américaines d’Afghanistan. Le budget militaire étant coûteux, cela risque d’endiguer davantage les efforts pour redresser l’économie américaine qui pâtit entre autres d’une énorme dette publique, de nombreuses inégalités économiques et sociales et d’un chômage grandissant. D’où l’incohérence de Mitt Romney quand  il exprime son rêve de développer encore plus une armée américaine puissante en renforçant ses engagements militaires à l’étranger, et surtout en proposant des politiques de l’offre où le marché du travail serait flexible et la profitabilité des entreprises très élevée, où les salaires réels baisseraient, ce qui aggraverait une pauvreté déjà trop importante et rendrait, de fait les infrastructures publiques plus déficientes.