S’il faut tirer le bilan du gouvernement pour l’année qui s’achève, on serait bien embarrassé devant le maigre résultat enregistré par rapport aux promesses de réformes. En revanche, le butin est autrement plus gras quand il s’agit des polémiques entretenues par le PJD contre ses adversaires politiques, réels ou supposés.
C’est vrai que la crise est là. La conjoncture économique difficile a été peut-être l’adversaire le plus redoutable pour le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane. Et à cause de la crise, les promesses électorales du PJD ont fondu comme neige au soleil. C’est à peine si Benkirane se rappelle encore du mirifique du taux de croissance à 7%, de l’augmentation du salaire minimum, de la baisse du nombre de chômeurs, etc. En lieu et place, les crédules contribuables que nous sommes ont été invités à accepter avec beaucoup de compréhension les douloureuses augmentations des prix de l’essence et du gasoil. De bons citoyens qui se sont tout aussi candidement contentés de quelques noms de bénéficiaires des agréments de transport et des carrières de sable en guise de réformes. Mais s’il n’y a pas de réformes, il y a la polémique. Et de l’avis de nombreux observateurs, Abdelilah Benkirane est passé maître en la matière. Car, assumer la charge de chef de gouvernement avec des pouvoirs sans précédent, tout en continuant à haranguer la foule comme au temps de l’opposition n’est certainement pas à la portée de tout le monde. Cela s’est produit à l’occasion des meetings pour les élections partielles. Et cela se poursuit avec les disputes continuelles qui, au Parlement et ailleurs, opposent Benkirane et ses amis du PJD aux dirigeants et parlementaires du PAM, notamment.
La polémique a même gagné les rangs de la majorité, les accrochages devenant de plus en plus acerbes avec Hamid Chabat, le remuant chef du parti de l’Istiqlal, deuxième pilier de la majorité. Autant de guerres inutiles au lourd impact sur le rendement d’un gouvernement qui, pourtant, a bâti sa réputation sur les promesses de réformes.