De gros enjeux pour un scrutin partiel limité

election-partielle-benabdellahLa majorité parlementaire autour du Parti justice et Développement (PJD) est en jeu. Le Parti du progrès et du socialisme (PPS), un des quatre partis formant l’actuelle coalition gouvernementale risque de tout faire basculer. La formation de Nabil Benabdallah est en effet menacée de perdre son groupe parlementaire à la Chambre des représentants si elle ne parvient pas à remporter au moins un siège aux élections partielles prévues jeudi prochain dans cinq circonscriptions. Un tel échec risque d’affaiblir la majorité parlementaire à la chambre basse et pourrait donner l’avantage à l’opposition.
Afin d’éviter un tel scénario, l’état-major du PJD a planifié de ne briguer que deux sièges parlementaires dans les circonscriptions de Settat et Moulah Yaacoub. Consigne a été donnée aux militants du PJD pour qu’ils soutiennent les candidats de la coalition à Sidi Kacem, Azilal-Demnate et Youssoufia.
A l’issue de la récente décision du Conseil constitutionnel invalidant plusieurs députations, des élections partielles seront organisées ce jeudi 28 février, dans les circonscriptions de Sidi Kacem, Azilal-Demnate, Moulay Yaacoub, Youssoufia et Settat.
Après la victoire du PJD et du RNI dans les circonscriptions de Chichaoua et d’Inezgane-Aït Melloul, le jeu s’annonce très serré pour le reste des sièges à briguer que se disputent les candidats du Parti de l’Istiqlal, du Mouvement populaire, du PPS, l’USFP, du Parti travailliste, de l’UC et du MDS.
A deux jours du scrutin du jeudi 28 février, la pression est donc à son comble pour les formations politiques engagées.
Les choses se présentent assez mal pour le Parti du Livre. Dans la circonscription de Youssoufia, et à leur grande surprise, deux ministres/dirigeants du PPS, Nabil Benabdallah et El Houssine El Ouardi ont été forcés d’interrompre leur campagne au profit du candidat du PPS à la suite d’escarmouches avec des citoyens et des marchands ambulants mécontents, qui les ont contraints de quitter la ville de Chamaia.
Même au sein de sa formation, Benabdallah doit rappeler ses troupes à l’ordre. Il doit dissuader certains dirigeants de son parti, dont des membres du comité central, qui ont présenté une démission collective en signe de protestation contre ce qu’ils ont qualifié de « comportements opportunistes » et de « complicité flagrante » en faveur du candidat du Mouvement populaire dans la circonscription de Sidi Kacem. Un scrutin partiel limité, mais ses enjeux sont assez importants pour chauffer le brasier.