Plusieurs puissances occidentales s’engagent pour soutenir le Mali, avec la France aux commandes pour asseoir son leadership
La guerre au Mali est un grand spectacle médiatique. L’arsenal d’armes retrouvé au nord laissé par les groupes armés le confirme davantage. Obus de chars, lance-roquettes multiples russes ou chinois, fusils de précision tchèques, fusils d’assaut américains, explosifs et détonateurs mais aussi uniformes de différents corps de l’armée malienne ont été alignés sur la base 1 de l’aéroport de Gao et présentés à la presse dimanche dernier. Pour le Colonel-major malien Didier Dacko, commandant opérationnel de la zone : « l’impression qu’on a, c’est qu’eux et nous avons quasiment les mêmes armes, sauf la troisième dimension, l’aviation, qu’ils n’ont pas. Ils ont aussi des engins blindés, mais on s’est rendu compte qu’ils ne savaient pas les utiliser ou les réparer », précise-t-il. « Cela nous donne une idée d’une armée, d’organisations qui ont les capacités d’une armée, la capacité de destruction d’une armée », a déclaré pour sa part le Colonel Laurent Mariko, commandant de la zone de Gao, lors d’une présentation dimanche dernier à la presse d’armements saisis depuis le 26 janvier, date de la reprise de la principale ville du nord du Mali aux terroristes armés qui l’occupaient depuis dix mois. Et d’ajouter : « Ces armes, récupérées par les forces spéciales maliennes, l’armée française ou encore par des groupes de jeunes patriotes, proviennent de stocks de l’armée malienne, mais aussi de la gendarmerie sénégalaise ou d’autres pays limitrophes». Au milieu du stock d’armes, un panier de roquettes de fabrication russe, mais aussi des autocollants du drapeau des Emirats Arabes Unis, présentés par erreur à la presse comme libyens.
A noter que l’objectif déclaré de la guerre est d’aider le Mali à étendre son effectivité sur l’ensemble de son territoire. Derrière cette écran médiatique Paris, qui ne perd pas de vue ses otages et l’uranium des exploitations d’Areva, a compris que ses intérêts et sa position dans la région étaient menacés. Notons que l’Afrique est devenue le continent de toutes les convoitises. Or, sur cette intervention au Mali, plusieurs acteurs ont pris part, d’abord les Etats limitrophes, l’Algérie, la Mauritanie, le Niger, ainsi que d’autres puissances occidentales. En effet, depuis l’attaque à Ain Amenas, les Etats-Unis, la Grande Bretagne s’y sont impliqués, sans oublier le Japon, un partenaire économique majeur dans la région, qui a perdu deux ressortissants dans la sanglante prise d’otages. L’empire nippon considère le continent noir comme un marché en pleine croissance et il n’entend pas laisser à la Chine le monopole de l’accès au marché africain.
Par ailleurs, Tokyo a accordé 120 millions de dollars en soutien à la Mission Internationale de Soutien au Mali (MISMA), lors de la conférence des donateurs que vient d’organiser l’Union Africaine à Addis-Abeba. Plusieurs Etats engagés au sein de la MISMA dans le combat contre le terrorisme international aux côtés des forces françaises prennent d’ailleurs des mesures sécuritaires préventives pour faire face à toute éventualité. Il semble bien que la France cherche à se repositionner en Afrique pour contrer toute tentative d’hégémonie des autres puissances ; et que la presse française fait son travail dans le but d’appuyer cette politique d’assistance militaire française en Afrique. A titre d’exemple le concept de renforcement des capacités africaine de maintenir la paix (RECAMP), transformé en (EUROCAMP) en partenariat avec l’Union africaine.