USFP : Election et banalisation

lachgar-zaidiLes choses vont de mal en pis dans la maison USFP. Samedi dernier, le courant frondeur d’Ahmed Zaidi a annoncé la création d’un « mouvement de redressement ». Si l’annonce confirme la mauvaise passe dans laquelle se trouve Driss Lachgar depuis son élection à la tête du parti, elle préfigure ce qui est plus grave: l’enlisement durable du parti dans ses dissensions internes.

Les choses n’allaient déjà pas bien depuis l’élection de Driss Lachgar en décembre dernier. Son principal challenger Ahmed Zaidi, et les partisans de ce dernier n’ont jamais cessé de pointer les irrégularités qui ont, à leurs yeux, entaché le scrutin au congrès du parti de la rose. Les déclarations d’un membre dirigeant du parti, Abdelali Doumou, à un quotidien sur l’existence d’ingérences extérieures dans l’élection, ont été la goutte qui a fait déborder le vase. Enragé, Driss Lachgar le « mal élu » a fait le choix périlleux de punir deux de ses détracteurs. En plus d’Abdelali Doumou, le député Ali El Yazghi, président de l’organisation de la jeunesse du parti, a également été convoqué pour comparaître devant un conseil de discipline. Seulement, le conseil de discipline en question n’en est pas vraiment un. Il s’agit tout simplement du Bureau politique qui est appelé à statuer dans cette affaire. Un Bureau politique érigé en juge et partie, puisque ses membres sont pratiquement acquis à Driss Lachgar tant ils lui doivent leur élection à l’instance exécutive du parti. Autant de développements qui n’ont fait qu’exacerber les antagonismes au sein du vieux parti socialiste. En face de Driss Lachgar et du Bureau politique, se tiennent imperturbables de nombreux cadres et militants autour d’Ahmed Zaidi.

Driss Lachgar n’est pas homme à se laisser intimider par la création d’un « mouvement de redressement ». Sa réplique ne devrait pas tarder et ce que tout le monde craignait est en train de se vérifier sur le terrain. Le parti de Abderrahim Bouabid se banalise rapidement et devient une formation politique comme toutes celles que l’USFP n’a cessé de critiquer durant quatre décennies.