Ce sont trois chocs que va subir l’économie marocaine, causés à la fois par la forte déflation de l’économie mondiale, les mesures préventives contre le covid-19 et la succession de deux années de sécheresse, a assuré le ministre de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’administration, M. Mohammed Benchaâboun.
Au cours de la réunion hebdomadaire du gouvernement, jeudi, le ministre a expliqué la difficulté de la situation: le taux de croissance accusera une déflation d’environ 5 %, pour la première fois depuis la fin des années 1990, alors que les équilibres macroéconomiques vont être fortement impactés, notamment en ce qui concerne le déficit du budget et du compte courant de la balance des paiements.
Si le déficit commercial s’est amélioré à fin juin, les transferts des marocains résidant à l’étranger et les revenus du tourisme et des investissements étrangers ont accusé, eux, un net repli.
Les réserves en devises se sont néanmoins améliorées à la faveur de la mobilisation des financements étrangers, au moment où le marché des changes s’est stabilisé sans intervention aucune de Bank Al Maghrib. Quant au déficit du compte courant de la balance des paiements à fin 2020, il devrait atteindre 8 % du PIB, selon Mohammed Benchaâboun.
A fin juin, la loi de finance fait ressortir une nette baisse des ressources fiscales comparativement aux estimations préliminaires, alors que les dépenses sont au même niveau que les estimations en raison des mesures prises pour soutenir l’économie nationale.
Compte tenu de ces développements, le déficit budgétaire devrait s’établir à 7,5 % et le taux d’endettement à 75,5 % du PIB, a précisant le ministre, qui a tenu à nuancer que ces estimations demeurent toutefois tributaires des risques liées à l’évolution de la pandémie.