Depuis quelques mois, et l’avènement du « printemps arabe », une nouvelle espèce d’experts marocains est en pleine prolifération dans les colonnes des médias nationaux et internationaux, celle des « Fhaymias » qui s’improvisent analystes pour livrer leur opinion –hâtive- sur le Maroc, son évolution, décortiquant le « système » et ses « hommes clés ». Sauf que beaucoup de ces experts se découvrent une vocation bien tardive, la plupart d’entre eux ayant été, à un moment ou un autre de leur carrière, proche de certains cercles de décision de ce même pouvoir qu’ils fustigent. Ainsi, tel journaliste vivant en Espagne n’a t-il pas pendant des années fréquenté les cercles d’influences de Rabat, demandant même à ce que l’état le soutienne afin qu’il achète une imprimerie à son journal ? Devant le refus du pouvoir de lui consentir un prêt avoisinant les 20 millions de Dirhams (2 millions d’euros), ledit journaliste zélé s’est alors mis en tête au début des années 2000 de mordre la main qui l’a nourri pendant de longs mois, et a tourné toute son énergie vers le dénigrement systématique du gouvernement.