Le Franc-parler habituel du gouverneur de la Banque Centrale a encore fait mouche. Abdellatif Jouahri n’y est pas allé par quatre chemins en rappelant au gouvernement l’importance capitale de la stabilité politique d’un pays, aussi bien à l’intérieur qu’à l’international.
Dans le cas du Maroc, c’est sa stabilité politique qui fait que les investisseurs gardent confiance dans le pays et que les entreprises internationales continuent d’y investir. Une stabilité qui est tout aussi déterminante dans les appréciations formulées par les organismes internationaux et les agences de notation. Ce précieux rappel exprimé par Jouahri à l’issue du conseil de Bank Al Maghrib, est loin d’être fortuit ou de pure convenance. Dans le contexte des interminables disputes entre les composantes de la coalition gouvernementale, qui relèguent au second plan la gestion quotidienne de la chose publique, la formule de Jouahri a valeur d’avertissement. Car l’activité économique risque de souffrir lourdement des tiraillements entre les frères ennemis de la majorité.
La preuve est fournie par le bilan, ou plutôt l’absence de bilan, de plus d’une année et demi de gouvernement. Attendu sur des réformes indispensables, voire vitales, de la caisse de compensation, des caisses de retraite, du dialogue social, etc. le cabinet Benkirane s’est bêtement empêtré dans de vains combats de coqs.